L'histoire :
Hope, « charmante » bourgade du Kansas, en 1984. Cody, simple mécano sans ambition, a cru au bonheur l’espace d’un soir. Il a mis Norma dans son lit, la sculpturale serveuse du Bronco Billy, le saloon local, et lui a promis le rêve absolu : Las Vegas ! En tentant de monnayer auprès du banquier le minimum d’argent nécessaire à cette folle entreprise, il s’est pourtant fait piéger et se retrouve à présent au fond du trou. Pour son pécule, il lui était demandé tout simplement de transférer un chien de combat d’un ranch à un autre… et il se retrouve à présent enchaîné par le cou dans la grange de deux jumeaux psychopathes. Par le maigre filet de lumière qui filtre, il voit encore le corps de cet enfant, objet sexuel des jumeaux, massacré à coups de marteau… De son côté, Scott, le joueur de poker, tente de se refaire une santé financière en misant une grosse liasse de billets sur ledit molosse, lors du combat de chiens qui doit avoir lieu le soir même. Au Bronco Billy où s’organisent les paris, il retrouve inopinément le vieil éleveur de rottweilers. Scott est légèrement embarrassé par cette rencontre : il a tout de même baisé sa fille et lui a piqué toutes ses économies ! Mais le petit vieux, déjà ivre, n’est visiblement pas encore au parfum. Or, c’est justement chez lui que se déroulent les combats…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour situer le contexte, disons que Welcome to Hope (littéralement « Bienvenu à Espoir » !) appartient à cette veine de thrillers ruraux américains, dans lesquels les bombasses en short de jeans moulant succèdent aux dégénérés inquiétants. Un saloon miteux, des combats de chiens, des frangins pervers et psychopathes, une flicaille corrompue… On atteint ici un sommet sur le plan de l’évolution humaine. Le scénariste Damien Marie prend encore plus son temps dans ce deuxième volet, tout aussi sordide que le précédent. Sa narration à base de voix off (les pensées des deux héros) reflète certes le choix de la facilité, mais elle est parfaitement appropriée pour insuffler l’ambiance étouffante. Selon l’atmosphère qu’il nous est donné de traverser, on se sent tour à tour nauséeux dans le saloon, souillé dans la grange, sulfureux dans le tripot… Légèrement irrégulier concernant les proportions ou les épaisseurs de traits, le dessin de Vanders demeure appliqué et élégant. La colorisation volontairement terne utilise peu de teintes, mais offre un joli boulot sur la lumière. Dans ce terreau propice au plein épanouissement de soi, les trajectoires alternées de deux héros qui ne se ressemblent pas, Scott et Cody, se cherchent assurément. Dans ce tome 2, le looser se rebelle ; le winner s’enfonce. Jusqu’à se trouver enfin, à la dernière planche, très appétissante pour le troisième et dernier épisode.