L'histoire :
Au Moyen-âge, un moine copiste est assassiné par deux voleurs qui ne trouvent rien dans sa masure. Ils sont dévorés par les loups. Non loin de là, un enfant est seul près d’une charrette brisée. Quand les loups s’approchent, ils sont chassés par une bande d’adolescents et d’enfants perdus, menés par Ythier et Coline. Ils décident de l’appeler Angelot et la petite se retrouve désormais à cinq, avec le ventru et Girard. Les enfants rendent visite à l’homme assassiné, maître Guilhot, et sont tristes de le voir ainsi abattu. Mais ils récupèrent de l’argent sur ses assassins dévorés. Quelques années plus tard, Angelot aide Ythier à voler une poule dans une ferme à l’aide d’un ingénieux stratagème. Colin, elle, lui apprend les baies et les champignons de la forêt, et à se cacher des malandrins qui infestent les bois, poussés par la misère causée par la guerre de cent ans. Les enfants forment désormais une vraie famille. L’hiver, Éthier part seul dans la neige pour trouver à manger à la maisonnée et il apprend à Angelot le maniement du bâton, de la fronde où il excelle, et Girard le rompt à diverses acrobaties. Mais Angelot va bientôt être séparé des autres par une terrible bataille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Angelot du lac est sorti dans les années 90 en prépublication pour Astrapi, puis en albums en couleurs. Pourtant, Yvan Pommaux avait rêvé son aventure en noir et blanc, et c’est dans son format originel que Bayard Jeunesse imprime aujourd'hui cette intégrale, dans le noir et blanc dont son auteur a rêvé, comme il le confie dans une postface émouvante. L’histoire imaginée pour des enfants il y a trente ans est désormais un classique lu par toutes les générations. Bien documenté, référencé, le propos est intelligent et l’ambiance fidèle à l’Histoire, quand des bandes d’enfant s’organisaient effectivement pour survivre dans des territoires minés par les famines et la guerre. La ligne claire de Pommaux s’offre de temps en temps quelques beaux paysages, mais elle se met le plus souvent au service du propos. On se prend au jeu des pérégrinations de cet enfant, pas encore préadolescent, mais d’un courage et d’un optimisme à toute épreuve. Trente ans plus tard, il peut continuer de fasciner.