L'histoire :
Dans un monde dominé par les noirs, les blancs font partie des discriminés. C’est dans ce contexte de castes que Callum McGregor et Perséphone Hadley se côtoient. Ils se connaissent depuis leur plus tendre enfance et ils s’aiment. Meggie, la mère de Meggie travaillait comme femme de maison pour le compte de Mme Hadley avant d’avoir été licenciée manu militari, pour ne pas avoir tenu sa langue, trois ans plus tôt. Aujourd’hui, chez les McGregor, on se félicite des avancées sociales, même si on pense que cela ne va pas assez vite. Demain, Callum va entrer à Heathcroft, une grande école réservée aux Primas. C’est la fierté de la famille. Il va pouvoir montrer que les Nihils ne sont pas des moins que rien. Chez les Hadley, on trouve que les Nihils sont des foutus gauchistes qui empoisonnent le pouvoir. Mais où va-t-on ? Désormais, la police et l’armée recrute des Nihils. Les écoles sont aussi ouvertes à ces moins que rien, à ces néants !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si on inversait les rôles ? Ce thème a déjà été abordé en partie en littérature d’anticipation (La planète des singes de Pierre Boule et le film éponyme de Schaffner), au cinéma (White man avec John Travolta et Harry Belafonte). Entre chiens et loups poursuit cette thématique en développant un monde où les noirs sont les dominants. Le roman original est une tétralogie signé Malorie Blackman et publié en France aux Éditions Milan. C’est un succès : déjà plus de 130 000 exemplaires ont été vendus. Sur fond d’apartheid inversé, c’est une histoire d’amour impossible entre deux adolescents qui est adaptée par Ian Edington au scénario et John Aggs au dessin. La narration d’Edington réussit le tour de force de condenser la totalité des romans, en maintenant la montée émotionnelle de l’histoire. Il en extrait l’essentiel sans que la fluidité du récit n’en ait à pâtir. Il élague les descriptions, ce qui rend l’ensemble plus dynamique et plus intense sur le cœur de l’intrigue. Le dessin d’Aggs se singularise par sa sobriété et son efficacité, tant dans les scènes de procès que d’action. Sa sensibilité graphique s’exprime également dans les séquences plus sentimentales. C’est une adaptation réussie d’un best-seller de la littérature jeunesse, avant une adaptation cinématographique ? On l’espère…