L'histoire :
Un matin de la fin du mois de juin, Sébasto rend visite à son grand-père d'adoption, Da. Le ciel est bleu, l'air sent bon le chèvrefeuille, il est heureux. Il ne peut imaginer l'horreur qui l'attend... En arrivant devant la maison de Da à vélo, il voit un chat noir assis devant l'entrée, qui le regarde fixement. Ce dernier lui bouche le passage, mais ne bouge pas d'un poil. Sébasto fait le tour et rentre chez Da. Il lui demande tout de suite s'il sait d'où vient ce chat, qu'il trouve particulièrement étrange. Da n'en a pas la moindre idée, il n'a pas l'allure d'un chat sauvage, mais il a refusé les restes de poulet qu'il lui a proposés. Da rigole en disant qu'il est surtout noir comme le diable ! Et puis, il a d'étranges yeux couleur argent, il n'a jamais vu ça. Enfin, ils ne s'en formalisent pas. Ils profitent de la journée. Le lendemain matin, Sébasto refait le même chemin à bicyclette pour rejoindre Da qui doit l'emmener à la pêche. Mais lorsqu'il arrive devant le portail, ce n'est pas un, mais deux chats noirs identiques qui bloquent l'entrée. Et un pigeon mort est posé devant la porte. Ces chats sont de plus en plus inquiétants... Da rassure son petit-fils adoptif : les chats ont des portées avec de nombreux petits. Ils doivent être de la même famille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1988, Marie-Hélène Delval publie le roman Les chats. C'est cet ouvrage, recommandé d'ailleurs par l'Education Nationale, qu'adaptent en BD Gwénaëlle Boulet, rédactrice en chef du magazine Astrapi (qui a par avant publié Le petit livre pour dire stop aux violences sexuelles ou encore Je me débrouille tout seul !) et Mélanie Allag, autrice des BD Le repas des hyènes et L'anniversaire de Kim-Jong II. Elles nous plongent dans un univers fantastique, ancré dans le réel, au sein duquel des phénomènes étranges vont se dérouler. Chaque jour, un nouveau chat noir apparaît en effet devant la maison du grand-père adoptif de Sébasto. Cela pourrait sembler anecdotique... Pourtant, d'autres choses viennent se greffer à ces apparitions, les rendant d'autant plus inquiétantes. Les autrices jouent sur les facettes effrayantes et intrigantes de l'histoire, faisant monter le suspens page après page. Le pire arrivera t-il ? L'angoisse est palpable, cela fera frissonner les lecteurs à partir de 10 ans. Graphiquement, les teintes oscillent entre des nuances d'été apaisées et des nuances plus sombres et inquiétantes. Le récit alterne les points de vue, entre l'histoire racontée par Sébasto, et des coupures de lettres manuscrites rédigées par Da. Cette BD joue sur les superstitions, en particulier sur la croyance du chat noir porte-malheur.