L'histoire :
L’affaire du vernis : Le détective Sherlock Latruffe et son adjoint Albide ont rendez-vous dans un musée avec un artisan : ce dernier doit vernir les 16 pièces disposées en carré du bâtiment, et il ne sait comment procéder. En effet, sur le plan, le musée ne dispose que d’une porte d’arrivée en haut à gauche et d’une porte de sortie en bas à droite. Quel parcours doit-il emprunter pour ne pas se retrouver coincé ? Gigawatt, Sherlock a la solution !
L’affaire des menteurs bleus : Au secours, quelqu’un a volé le gaz révolutionnaire du professeur Olibrius : cette substance rend les gens bleus lorsqu’ils mentent ! Neuf témoins sont interrogés, dont les deux tiers sont bleus… donc ils mentent ! Mais lequel est le voleur ? Encore une fois, le talent de déduction de Sherlock Latruffe lui permet de le trouver…
L’affaire des billes : Sherlock et Albide se retrouvent enfermés dans le laboratoire souterrain du machiavélique professeur Nawakus. C’était un piège : le laboratoire se retrouve progressivement noyé. L’eau monte, monte… Pour s’en sortir, Sherlock et Albide savent qu’un code secret se trouve caché dans une bille en bois, mélangée dans une caisse parmi des milliers de billes en fer. Palsambleu, comment trouver la bonne bille ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le principe de la BD-jeu-enquête est un vieux classique de la presse jeunesse. Le bien nommé Sherlock Latruffe officie d’ailleurs au sein de Moi je lis, mensuel pour les 8-11 ans édité par les éditions Milan. Un duo récurrent mène ici les débats : un petit chien bedonnant (Sherlock) joue le rôle du détective sagace et son associé échalas et chevelu (Albide), proche du Sammy dans Scoubidou, incarne son faire-valoir… mais se surpasse en perspicacité lorsqu’il est amoureux. Le dessin rond, simple et bonhomme se conforme idéalement au principe zoomorphique pour enfant. A chaque fois, les enquêtes s’articulent en trois planches : deux pour poser la problématique sans lourdeurs, plus une dernière où l’exclamation Gigawatt ! retentit, variante du Eureka d’Archimède, permettant à l’auteur d’expliquer la résolution de l’énigme. Concoctées par Matyo et réunies dans ce petit recueil souple sous la bannière BD-Kids (Bayard et Milan sont désormais une même entité), les énigmes en elles-mêmes sont véritablement adaptées à cet âge. Car évidemment, il est demandé au jeune lecteur de trouver lui-même la solution, avant de la lire en retournant le bouquin – l’explication est imprimée à l’envers pour éviter les yeux baladeurs… Astucieuses, les enquêtes font appel à des ressorts variés et ne sont pas capilotractées – les deux écueils classiques de l’exercice sont donc brillamment évités. C’est-à-dire qu’en moyenne, un enfant de 8 à 11 ans trouvera vraiment la réponse deux fois sur trois en se creusant les méninges (testé et approuvé, sur un cobaye de 10 ans). Ainsi, il faut tantôt savoir déduire, tantôt observer, tantôt compter, tantôt décoder, tantôt lire avec attention, tantôt dépasser les schémas classiques… Certains parents peuvent même se retrouver bloqués… alors que la solution est finalement toujours logique et accessible, sans jamais être trop évidente (excepté pour les billes en fer). Mention spéciale à L’affaire des yeux gris, dont le ressort optique surprendra. Il est rare que les BD-enquêtes soient à ce point réussies… ne passez pas à côté de celles-là !