L'histoire :
Juin 1674… Marion, 14 ans, passe ses journées auprès de son père qui est jardinier. Elle adore en particulier collectionner les plantes dont elle ne se lasse jamais de la variété des parfums. Pour autant, elle est désormais en âge d’être « placée ». D’autant que, sachant lire et écrire, (ce qui est plutôt rare), elle peut facilement rentrer au service des plus puissants. Une amie du père de Marion lui permet d’être présentée à la marquise de Montespan, la favorite du Roi Louis XIV. Celle-ci cherche des servantes. Et si, de prime abord, elle trouve Marion trop gamine pour son âge, elle finit par accepter de l’employer. En particulier lorsqu’elle apprend que la jeune fille ne dort pas plus de 2 heures par nuit. Et ça, c’est un atout incroyable lorsqu’on est au service de « La » Montespan, qui a besoin d’être veillée. Après s’être installée, Marion ne tardera pas à le découvrir, à la faveur d’une nuit d’orage et de la morsure d’un « sympathique » petit chien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapté du roman jeunesse éponyme d’Annie Pietri (écoulé à 200 000 exemplaires !), cette petite virée sous le règne de Louis XIV nous confie à la petite Marion. Rentrée au service de la favorite du Roi, l’intrigante marquise de Montespan, cette audacieuse jeune fille devra, sous les ors du beau palais, dénouer un nœud d’intrigues prêt à faire chavirer la royauté… D’ailleurs, le récit est loin de prendre pour un idiot le lectorat ciblé (parfait quand on a autour de 10 ans), puisqu’il met très habilement en scène, à la faveur d’un parfait petit suspens et de quelques rebondissements, un des entrelacs de « l’affaire des poisons ». Au-delà, l’ensemble décrit quelques aspects des mœurs de l’époque, les faux-semblants de la cour, les splendeurs de Versailles et le manque d’hygiène criant. Un fléau qui est ici astucieusement compensé par une entrée dans le petit univers des parfums, puisque notre héroïne est un « nez » : douée pour reconnaître les odeurs, les assembler à la perfection et trouver le moyen de les annihiler lorsqu’elles sont on ne peut plus désagréables… Ce véritable don servira d’ailleurs à la fois le dénouement de l’intrigue et nous permettra de suivre l’ascension sociale de Marion. Bref, l’ensemble est parfaitement ciselé pour accrocher de bout en bout et pour s’attacher à ce personnage central à la fois sensible et volontaire. Une belle occasion, avant qu’elles ne soient adaptées en BD (?), d’aller jeter ses deux yeux sur les suites : Parfum de meurtre et Pour le cœur du Roi. Pour sa part, le dessin mérite lui aussi le coup d’œil. Il souffre peut être un peu du – petit – format choisi, mais il relaie parfaitement avec élégance et douceur les intentions du récit.
