L'histoire :
Les loups sont en train de gueuletonner sur une carcasse de bestiaux, lorsque vient à passer Médor. Médor sifflote et soudain, il choppe une cuisse saignante et se barre à toutes jambes. Car Médor est le copain du Glouton, le « plus dangereux prédateur du Grand Nord ». Et pour éviter que ce dernier ne le bouffe, il est même devenu son fournisseur de nourriture. Ainsi rassasié en continu, le Glouton risque moins de croquer Médor. Mais cette fois, c’en est trop : pour apporter la cuisse au Glouton, Médor a dû s’épuiser à traverser un marécage plein de moustiques. Glouton ne le remercie même pas et ne lui laisse rien. Médor lui annonce donc qu’il cesse de lui servir de larbin. D’abord, à force de se faire nourrir, le Glouton est devenu gras et fainéant. Il est devenu dépendant. Il n’est donc sans doute plus le « plus dangereux prédateur du Grand Nord ». Quand il prend conscience que Médor n’a peut-être pas tout à fait tort, le Glouton a une bouffée d’angoisse. Serait-il donc devenu vulnérable ? Il lui faut se reprendre en main, faire du sport, se mettre au régime, pour espérer revenir au sommet de la chaine alimentaire !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second tome de Glouton, B-Gnet, héritier humoristique de Daniel Goosens, continue de mettre en scène les aventures pétries de mauvaise foi et d’absurde du « plus dangereux prédateur du Grand Nord ». Or cette affirmation est-elle encore vraie, étant donné que les premières pages présentent notre bestiaux carnivore quelque peu diminué. Evidemment, il a soumis son pote Médor à lui rapporter de la nourriture… Le Glouton a donc pris du poids, perdu du souffle et il n’inspire donc peut-être plus la crainte qui fonde sa notoriété. Angoisse ! Il passe l’entièreté de ce second opus à se remettre en forme et à tenter de regagner sa légitimité, à grand renfort de mauvaise foi. Et il défie en combat « loyal » son concurrent direct : l’ours blanc. Le cœur du propos peut interroger sur les dégâts qu’une telle créature tyrannique au sommet de la chaine alimentaire est capable de provoquer… Mais ce cœur de propos cherche surtout à faire se bidonner les lecteurs de tous âges (ex : la séquence avec les crottes de renne). En ce sens, B-Gnet sait y faire pour déclencher des éclats de rire aux moments où on s’y attend le moins, en se moquant des balises classiques du gag. Comme pour le tome 1, son style graphique comique s’accompagne par moment de décors majestueux (en début ou fin de séquences). Espérons que ce soit le signe avant-coureur d’un album grand format, à gros budget et à belles cases, qui ne rognera pas pour autant sur les puissants éclats de rire.