L'histoire :
Au début de l’été 1940, les allemands envahissent la France en passant par la Belgique, contournant ainsi la ligne Maginot. C’est la blitzkrieg (guerre éclair), de nombreux habitants du Nord et de l’Ouest se décident à partir en exil vers le Sud. C’est le cas d’Ernest, Colette et de leurs grands-parents, qui entassent des affaires essentielles dans une charrette qui sera tirée par le cheval Picotin. Le cœur dans l’âme, Ernest dit ainsi au-revoir à sa copine Muguette, désormais seule gardienne de leur cabane. Les grands-parents enterrent leurs bijoux précieux à un endroit secret. Puis ils prennent la route, accompagnés à vélo par Jean-Baptiste, le jeune facteur. Ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas tout à fait les seuls à pratiquer l’exode. C’est un véritable embouteillage sur les petites routes de campagne, régulièrement perturbées par des mitraillages de l’aviation allemande ! Les choses se compliquent au moment de traverser la Seine, du côté de Rouen. Un officier français leur fait barrage : ils ne peuvent s’engager sur le pont, car celui-ci est truffé d’explosifs, sur le point de sauter pour stopper la progression allemande. Dans la confusion, Mamili parvient à traverser, mais Papilou et les enfants restent sur la berge Nord. Et le pont explose ! Papilou demande à Jean-Baptiste de remonter à la ferme avec les enfants, tandis qu’il va essayer de retrouver sa femme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La seconde guerre mondiale prend toute sa dimension tragique dès le début de ce second tome. L’exode rural, les mitraillages allemands, les ponts qui sautent, les premiers cadavres de soldats font bien prendre la mesure de la guerre aux deux jeunes enfants héros. Le regard innocent et infantile que le collectif de scénaristes porte sur cette tragédie se situe dans la lignée de celui des Enfants de la Résistance. De leur point de vue, Ernest et Colette résistent aux évènements, mais plus en réaction à l’effondrement de leur famille, de leurs repères et de leur lutte face aux insupportables enfants voisins, qu’aux allemands à proprement parler. Ils pâtissent tout de même ensuite logiquement des contraintes de la France occupée, avec des spoliations et des brimades de la part de l’armée ennemie. Le dessin à la ligne claire d’Emile Bravo adoucit beaucoup la brutalité des évènements, en s’accompagnant de moult détails et couleurs bien contrastées. Etant donné la qualité de ce dessin, on regrette d’ailleurs que les éditions BD Kids n’aient pas décidé de faire exception à leurs petits formats souples. Ce tome 2 est d’ailleurs imprimé dans un format légèrement agrandi par rapport à la toute première édition du tome 1… mais toujours loin d’un grand format de BD qui aurait convenu à cette grande aventure. L’album se termine une nouvelle fois avec un dossier historique très bien ficelé : abordable et synthétique, il revient sur la vie à cette période en s’adressant aux 7-11 ans, soit le lectorat du magazine Astrapi dans lequel est prépubliée la série.
