L'histoire :
Alban Dmerlu est un ancien marin-pêcheur à la retraite, portant la traditionnelle casquette noire, le marcel à rayures marines très locales et la moustache qui va bien. Avec sa femme Odette et son chien Ménif, il habite à « la Chaume », un quartier des Sables-d’Olonne, et passe son temps libre à quelques activités saines : la pêche à la crevette, la pétanque, le barbecue, le pastis et pester contre les estivants en tongs et bermudas. Il râle aussi souvent contre les mouettes, qui réclament parfois avec insistance un morceau de son sandwich ou le bombardent d’écran total avec leur délicieux guano. Les parties de pétanque sont toujours très disputées avec son pote Roland Goustine, le principal étant qu’à la fin (ou au milieu), ils se réconcilient autour d’un p’tit canon. Quant à la pêche à la crevette, si l’usage veut qu’on s’y emploie de nuit, Alban, lui, préfère la pratiquer de jour. Parce que, quand on n’y voit rien, on a vite fait de tomber dans une coursive (couloir d’eau entre deux bancs de roches). Et puis surtout, quand on n’y voit rien, on ne peut pas profiter du paysage local : les meilleurs coins de pêche se trouvent en bordure du camp de nudistes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ses fondements, Alban Dmerlu est une série de BD humoristique à vocation un tantinet régionaliste. L’auteur Paul Pineau (dit Polpino) est natif des Sables-d’Olonne, a un parcours estudiantin sur Rennes, dessine régulièrement son personnage au sein de la presse locale et fait aujourd’hui publier un recueil de ses historiettes gaguesques par un éditeur… des Sables-d’Olonne. Etant donné qu’il est aux premières loges pour exploiter la thématique estivale, celle-ci s’imposait comme matière première pour ses gags en une planche. La réédition nationale de ce recueil (une première fois publié localement en 2014) au début de l’été 2016 fait donc également sens. Son personnage de retraité brosse les différentes composantes d’un été sur la west cost française : les mouettes, les touristes, les barbecues, la pêche à la crevette, la cueillette des patelles, les nudistes, la pétanque, les apéros… Sans révolutionner le genre, ni provoquer d’immenses moments d’hilarité, il faut avouer que la variété des situations, les chutes non convenues et la rythmique habile des séquences, font passer un excellent moment de détente et s’adressent à un large public. Graphiquement, Polpino dévoile un trait caricatural maîtrisé et dynamique, qu’on classerait plutôt entre celui de Binet (les Bidochon) et celui de Bercovici (Les femmes en Blanc), complété par une colorisation contrastée. Bref, avec un tel ambassadeur épicurien, l’immersion sur ce coin de littoral vendéen fonctionne idéalement et profite pleinement à sa promotion estivale.
