L'histoire :
Un homme blanc se tient dans une pirogue les bras attachés dans le dos. Des indiens l’ont capturé afin de l’emmener vers sa toute dernière épreuve. Le chef est là, il a fait préparé un feu sur lequel il va déposer cet homme blanc, ce pirate sanguinaire qui a semé la terreur sur les mers. Cette fois, ce sont les nécrophages qui vont lui faire ressentir l’horreur. Le chef indien prend un coutelas puis hôte le cœur du pirate, afin de le manger encore saignant. Les autres indiens découpent à leur tour les membres de Lolonoa. Ils vont le manger tout entier, sauf sa tête, qui va résider sur une pique. Ainsi s’achève la vie tumultueuse mais incroyable du pirate français François de L’olonnois…
Quelques années plus tôt, vers 1650, alors qu'il était adolescent et originaire des Sables d'Olonne, François s'était engagé comme matelot sur La Noblesse de Queue, un morutier, pour des campagne de pèche au large de Terre Neuve. Mais François rêvait d'une autre vie, comme planteur de tabac par exemple. Il aimait fumer et il haïssait la morue. Il avait donc fait son baluchon et s'était rendu à la Rochelle. Dans une taverne, il s'était engagé pour Monsieur de Beaunay, un planteur de Saint-Christophe qui voyageait sur l'Aurore en compagnie de sa gracieuse fille. François avait d'emblée montré son fort tempérament. Au mépris des règles de hiérarchie, il avait orienté les manœuvres du navire pour échapper à des flibustiers anglais...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En autrice complète, Fanny Lesaint met le cap sur un authentique récit de pirates prévu en trois tomes, afin de retracer la vie incroyable du flibustier François L’olonnois, dit Lolonoa. L’épopée de ce personnage devenu une légende dans le monde de la piraterie reste plutôt méconnue, au milieu de l’imagerie populaire des nombreux et célèbres pirates anglo-saxons. Les éditions Beaupré originaires des Sables d'Olonne mettent logiquement en lumière cette figure patrimoniale de leur culture locale. Après une élogieuse préface de Mathieu Lauffray, spécialiste es-piraterie de la BD franco-belge, les premières pages nous font entrer directement dans la finalité du sujet. L’autrice démarre en effet son récit par le flash-forward de la mort du pirate. Une mort atroce qui prélude au destin terriblement sanguinaire menée par le flibustier français. Au fil des pages suivantes, se découvre alors de manière chronologique la façon dont ce marin, qui débute jeune mousse à bord d'un morutier, embrasse son terrible destin de pirate. Ce sont les circonstances de la vie, très difficile à l’époque, et du hasard, qui vont le conduire à devenir un personnage de légende. Fanny Lesaint utilise un style semi-réaliste et stylisé fortement encré, souvent épuré dans les décors, complété par une colorisation en aplats de teintes à dominantes ocres, soit des parti-pris graphiques qui collent parfaitement à la narration. On navigue ainsi dans des décors exotiques variés entre navires de guerre, îles des Caraïbes, indiens et moult combats navals. Hissez haut, moussaillons.