L'histoire :
Dans l’Angleterre des années 50, le professeur Philip Mortimer, accompagné de Richard, le jeune neveu de Francis Blake, partage un dîner raffiné avec James Whale, le célèbre réalisateur de Frankenstein. Ce dernier, mandaté par la mythique Hammer Films, rêve d’adapter l’affaire de la Marque Jaune au cinéma. Mais ce projet prend un tournant inattendu lorsque des événements étranges surviennent. En sortant de l’hôtel, Mortimer et Richard manquent de peu d’être écrasés par une voiture sans conducteur. La nuit suivante, Whale est tiré de son sommeil par une voix inquiétante qui émerge de la radio, psalmodiant une phrase énigmatique semblable à une menace. Ces phénomènes troublants éveillent l’instinct d’enquêteur de Mortimer. Surtout lorsque Blake lui apprend un détail méconnu sur le passé du Dr Septimus : une collaboratrice restée dans l’ombre, Ursula Phelps, biologiste aux recherches controversées. Richard se souvient alors d’un article signé « Phelps » qu’il a récemment lu, exposant une théorie audacieuse sur l’électricité organique capable de déplacer des objets. Ce détail ravive les interrogations de Mortimer, qui décide de se rendre avec Whale au cottage abandonné de Septimus. Dans ce lieu imprégné de mystères, entre les traces d’expériences interdites et des indices cryptiques, ils découvrent des secrets insoupçonnés. Mais une question persiste : qui est cette femme apparaissant sur une vieille photographie aux côtés du scientifique, et quel rôle a-t-elle joué dans ses projets ? Les réponses, dangereusement enfouies, ne tarderont pas à refaire surface.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Fiancée du Dr Septimus s’inscrit dans la collection Le Nouveau Chapitre, une approche novatrice où texte et illustrations dialoguent pour enrichir l’univers de Blake et Mortimer. François Rivière, fin connaisseur de l’œuvre d’Edgar P. Jacobs, signe ici un récit captivant mêlant mystère, science et une pointe de fantastique. Son écriture, empreinte d’un charme désuet et d’un humour so british, respecte les codes de la saga tout en y injectant des éléments inédits, comme l’intervention de James Whale et la Hammer Films. L’ajout de ce réalisateur légendaire, connu pour ses chefs-d’œuvre gothiques, ancre l’histoire dans un univers cinématographique séduisant, tout en ajoutant une saveur meta à cette enquête. Au dessin, Jean Harambat s’éloigne volontairement de la ligne claire traditionnelle pour proposer une relecture graphique intimiste. Ses illustrations pleine page, rehaussées par les couleurs douces et atmosphériques d’Isabelle Merlet, capturent avec finesse l’essence surannée et mystérieuse du récit. Cette approche picturale, presque onirique, s’accorde parfaitement avec l’écriture de Rivière, créant une œuvre hybride qui oscille entre roman et bande dessinée. Si les puristes pourraient regretter l’absence des planches classiques ou la mise en retrait de Blake, le charme opère grâce à l’équilibre entre fidélité et innovation. Rivière et Harambat rendent hommage à Jacobs tout en explorant de nouveaux territoires narratifs. L’atmosphère pesante du cottage de Septimus et les découvertes troublantes autour d’Ursula Phelps rappellent les récits gothiques d’antan, où le suspense et l’angoisse se distillent lentement.