L'histoire :
Calder, Sylvia, Walton, Mac Duff et Adji ont réussi à quitter l’île noire avec, en leur possession, une roche d’uradium. De retour en Norlandie, le professeur Marduk peut enfin finaliser son prototype d’armement en concentrant la puissance de l’uradium dans ce qu’il appelle le « Rayon U ». Devenu une arme de destruction massive, le « Rayon U » servira au long terme à la mise en place du programme « Flèche ardente », programme que l’Austradie entend bien dérober. Au même moment, peu de temps après la fuite de nos valeureux héros du domaine du roi Nazca, les forces de l’empereur Babylos III d’Austradie mènent un assaut frontal sur l’île noire pour tenter de dérober la totalité de l’Uradium présent sur l’archipel. La Norlandie ne pouvant agir pour repousser l’invasion, les autochtones ne pourront compter que sur eux-mêmes et sur l’aide providentielle de leur dieu. Réduit en esclavage et massacrés par les vils austradiens, les sujets de Nazca recevront l’aide d’un explorateur disparu tout en devant faire face à une menace revenue des profondeurs : l’infâme espion austradien Dagon !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite directe, mais 80 ans après ( ! ) du Rayon U, La flèche ardente voit le retour de nos bons gentlemen norlandiens, pour notre plus grand plaisir. Scénaristiquement, c’est au tour du légendaire Jean Van Hamme de poursuivre la construction de la mythologie Blake et Mortimer. Étant déjà à l'œuvre sur Le dernier espadon de la série mère, il poursuit sa logique de suite directe aux travaux d’Edgar P. Jacobs (Le dernier espadon était lui aussi la suite directe de la trilogie Le secret de l’espadon), avec un souci du détail et de la mise en scène des plus respectueux vis-à-vis de l’écriture de Jacobs. L’idée de continuité ne paraît pas superflue ou être dans une démarche d’hommage pour l’homme. Ici, l’aventure est menée tambour battant avec son lot de péripéties Jules Verniennes (l’escapade dangereuse et mouvementée de Dagon suite à son naufrage), de science-fiction pulp (la réalisation de l’arme « rayon u » et du programme « flèche ardente ») mais aussi de complots et d’intrigues d’espionnages (la guerre entre l’Austradie et l’île noire mais aussi les écoutes et recherches de Dagon). Le cahier des charges est suivi à la lettre, Van Hamme peut se targuer d’être un excellent successeur de Jacobs, tant il semble comprendre ce qui fait le sel de la série : le divertissement ! Côté dessin, Christian Cailleaux et Etienne Schréder ont déjà collaboré avec Jean Dufaux sur Le cri du Moloch (le volume 27 de la série régulière). Tout comme leur compagnon scénariste, le duo parvient haut la main à prendre la suite de Jacobs avec une ligne claire sublime privilégiant la netteté et le sens du détail. Les planches sont sublimes, la logique architecturale de l’île mise en place par Jacobs se poursuit et l’action, qu'elle soit dans les airs ou sur terre, est un plaisir à suivre. La flèche ardente complète Le rayon U en un merveilleux diptyque. Tout comme les suites de Blake et Mortimer, on ne pouvait pas rêver meilleur hommage, l'œuvre de Monsieur Jacobs est d’entre excellentes mains !