L'histoire :
Blake et Mortimer participent activement à la mise en place de l’exposition universelle de Bruxelles, lorsque de graves perturbations électriques viennent provoquer une succession d’incidents diplomatiques de première importance. Après avoir menée leur enquête, ils situent l’origine de ces perturbations en Antarctique, où une organisation terroriste utilise un relais radio pour menacer le monde occidental. Aussitôt, ils partent en paquebot pour le pôle sud avec la ferme intention de tirer cette affaire au clair. Grâce à leur ami Nasir, membre des services secrets indiens, ils apprennent qu’une livraison d’uranium, carburant nécessaire pour alimenter l’invention révolutionnaire des terroristes, fait route vers le continent glacé. Ils prétextent alors une avarie pour faire transiter Nasir, jouant les blessés, d’un navire à l’autre, avec pour mission d’intercepter l’uranium. Mais au moment où ils rejoignent la base de Halley, celle-ci est déjà sous contrôle terroriste. Blake parvient alors à s’enfuir à travers les étendues glacées. De son côté, Mortimer est conduit prisonnier vers la base voisine de Gondwana. C’est là que le terrible empereur Açoka a enfermé leur intime ennemi Olrik dans un sarcophage amplificateur d’ondes cérébrales, et les envoie semer la zizanie sur l’autre hémisphère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme du temps d’Edgar P. Jacobs, les aventures de Blake et Mortimer connaissent des hauts et des bas. Si le dessin d’André Juillard et les couleurs de Madeleine DeMille imitent à la perfection l’œuvre de Jacobs, le scénario d’Yves Sente a tendance à en exagérer les aspects les plus extravagants. Passons sur le principe des sarcophages transmetteurs d’ondes cérébrales de l’empereur Açoka, tout aussi saugrenu que pouvait l’être le télécéphaloscope de Septimus dans La marque jaune. Plus fort encore, le subglacior, appareil permettant de voyager à travers la glace (bin oui, en la faisant fondre à toute vitesse, pardi !), est tout aussi abracadabrant que les moyens techniques des atlantes dans l’Enigme de l’Atlantide. Mais de nombreuses incohérences viennent gâcher le plaisir du lecteur. D’où Blake sort-il une boite de sucre, en plein Antarctique, pour appâter une meute de chien ? Comment a-t-il le temps, alors qu’il est canardé de près, d’en détacher un d’un traîneau et de le charger à ses côtés dans un snowcat ? En deux tomes, Sente a vraiment chargé la barque. Conflit mondialiste, espionnage, diplomatie, révolutions technologiques improbables, flashbacks en pagailles, histoire d’amour, aventures glaciaires… D’autant plus que les révélations finales sont maladroites et un peu prévisibles (la réelle identité d’Açoka). Le ton a beau être respecté, l’intérêt de ce 17e album est moindre…