L'histoire :
Est-ce pour tromper l’ennui ou pour satisfaire son égo surdimensionné ? Toujours est-il qu’un jour, Dieu créa le chat à son image. C’est-à-dire qu’il mélangea les ingrédients suivants : une part de nuage, ¾ de tasse de tigre, un moteur diésel, de l’ADN de tueur en série, deux pendules d’hypnose, un demi-serpent, une BD de super-héros et 0,45 Kg de ressorts. Il a mélangé tout ça vigoureusement, puis a laissé reposer sous une couette ou il fait chaud et sombre… Une éternité et trois lustres plus tard, était né le chat. Dieu était très content de son œuvre et lui inculqua en tout premier lieu que son égo était la plus grande de ses vertus. Il lui offrit d’emblée quatre objet : une boîte en carton, une pelote de laine, un pointeur laser et des rayons de soleil. Ainsi équipé, le chat a pu partir à la conquête de la planète Terre, alors habité par une espèce faible et moyennement intelligente : les humains. En cas de besoin, si le chat avait besoin d’appeler son Dieu, il lui suffisait de trouver une forme carrée et de s’asseoir dessus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hé oui, encore une BD sur les particularités infernales et trotromeugnonnes du chat, assurément l’ami numéro 1 du dessinateur de BD. En effet, comme lui, il travaille au calme chez lui et il reste de longues heures quasi immobile au même endroit, sans se préoccuper de la météo, de l’heure des repas, ou de la géopolitique internationale. Deux différences notables : l’auteur de BD ne mange pas de croquettes et ne se lèche pas l’anus – quoique certains disent avoir repéré des comportements étranges lors de soirée de fin janvier du côté d’Angoulême. Dans ce petit bouquin à couverture souple, l’équatorien Alberto Monti fait une approche méthodique et néanmoins parfaitement couillonne des comportements félins. Par exemple, un scientifique analyse leur amour pour les boîtes ou les carrés. Ou encore, une longue parenthèse didactique s’interroge sur la vénération que portent les civilisations du monde à travers les âges pour les félins. Les illustrations se passent majoritairement de décors, se contentant de mettre en scène les chats joliment stylisés dans des situations tantôt symboliques, tantôt dans leur contexte réaliste, mais toujours clairvoyantes. Et le plus fort, c’est qu’au terme de la démonstration, on se demande effectivement si le plan diabolique de conquête de l’humanité par les chats ne serait pas plausible… Tout cela est à la fois très fun, passablement instructif et surtout sans prétention.