L'histoire :
Depuis qu’elle est née, Emmi éprouve un mal-être qui la hante au quotidien. Elle enchaîne les psychothérapies. Tous les cabinets de psy se ressemblent : deux chaises placées de sorte à éviter le face-à-face, une plante artificielle, un napperon cachant la lourdeur de l’ambiance formelle. Il y a toujours une boîte de mouchoirs, car on finit souvent par pleurer. Il y a le plus important : le tableau décoratif sur le thème de l’eau, celui avec lequel tout le monde se fait avoir avec sa symbolique bidon. Les uns s’y projettent en train de se noyer et d’autres à apprendre à nager. Comme un naufragé qui attend le calme après la tempête pour reprendre la mer. La séance débute toujours par la même question rituelle : « Comment ça va ? ».
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Emmi Valve est une autrice finlandaise de BD qui nous livre une autobiographie d’une rare authenticité sur sa maladie mentale. Cette jeune femme qui tente de comprendre vainement les causes de ses angoisses envahissantes nous partage son vécu douloureux et les symptômes de ses troubles. Entre les hallucinations, l’alcoolisme, les idées noires, les obsessions, les mauvaises rencontres il y a peu de place pour les bons moments dans son existence. Emmi relate également son passage en hôpital psychiatrique avec les patients en délire permanent et des soignants pas toujours bienveillants. C’est un témoignage de près de 300 pages très sombre et un peu plombant. L’auteure ne cherche pas à s’apitoyer sur son sort, elle fait même preuve d’une certaine adversité pour trouver un sens à sa vie, ce qui sera d’ailleurs payant. A l’image de l’atmosphère de ce récit, le dessin en couleurs directes est torturé et exprime la souffrance endurée par Emmi durant toute ces années.