L'histoire :
Sous le règne du roi Robermont, la cité de Tournai ressemble à un château entouré des quelques maisons et bâtisses d’où partent un réseau ferré funambule. On se déplace alors en wagonnet sur des rails qui quadrillent le sol comme le ciel. L’endroit est peuplé de clowns et de magiciens. Parmi eux vit Madelin, un expert magique du dérisoire. Alors que le festival printanier arrive à grands pas et que les préparatifs vont bon train, un matin, l’architecte Xadeco vient trouver le clown superstar pour l’arracher à son quotidien. Le voici qui l’entraîne chez lui, en sous-sol, dans son atelier où ses recherches l’ont amené à tout connaître de la magie. Mais l’objet qui intéresse nos amis est plus incroyable encore. Sur un cube gît la baguette de Philippo Gust’, le maître de l’illusion ! Elle était restée cachée jusqu’alors mais aujourd’hui l’architecte en fait cadeau à Madelin. Avec elle va débuter sa quête et la défense de Tournai contre l’odieux mage viking ou le robot fou Zapatak…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de faire son trou dans le monde de la bande dessinée. En dépit d’un marché « surproductif » (dont on nous promet la maturation depuis déjà quelques années…), le 9e art demeure une jungle où les élus ne sont guère légion au contraire des fans et appelés qui se comptent par millions. Alors pour percer, à défaut de dégoter un éditeur patenté, reste l’audace et le courage de se lancer en autoproduction, sur un marché local, avec l’espoir d’être remarqué (et/ou tout du moins de faire ses premières armes). Ainsi Arnauld Cambier, tournaisien de son état, a-t-il choisi de réaliser lui-même un album avec le soutien de sa municipalité. Madelin le clown tournaisien se présente comme un carnet noir et blanc, d’une centaine de pages, dont le cadre s’inspire de la ville belge, de son histoire et architecture, revues et corrigées étonnamment. Quelque part entre Les Sous-sols du Révolus (Mathieu) et Horlogiom (Lebeault), cette aventure mêle féerie et références culturelles (Jules Vernes, Matsumoto le père d’Albator…) pour conter l’histoire d’un clown magicien, héros et figure des temps modernes. En cela, l’album surprend et plaît, offrant une échappée originale quand la SF ou la HF trustent le gros du marché. A son imaginaire propre, Arnauld Cambier ajoute un potentiel certain puisque dessins, découpage et narration sont maîtrisés. En résumé, avis aux curieux et touristes de passage, amateurs (ou non) de BD : une bouffée d’air ne peut faire que du bien !...