L'histoire :
Quelques couples d’amis se réunissent par une chaude et belle journée de fin d’été. Au menu : escargots aux formes multiples, vin de pays et plats en sauce. Entre retrouvailles, douce séduction et pensées abstraites, le repas est animé par des convives à l’humeur légère, libérés de toute contrainte routinière. Ils ont le temps de profiter, de bavarder et de s’aimer. Vitale sensée, Pataud modéré, Peu bavard, Vitale déplacée, Spirituel et les autres, parlent d’amour et de nourriture, de la vie en générale, tout en savourant quelques lampées de vin. Les langues se délient, l’ivresse s’empare peu à peu des corps et des esprits, et les relations se tissent : ambiguës, franches, décomplexées, drôles ou tordues, elles sont à l’image des paroles proférées. Légère et suave, douce et électrique, l’atmosphère se décline en mille et une saveurs, en un joyeux feu d’artifice olfactif et visuel. Regards lascifs, postures équivoques et attitudes désinvoltes, il n’en faut pas plus aux convives pour se révéler dans toute leur nudité. Ça tombe bien, il fait chaud et les estomacs ont faim… Au bout du chemin, peut-être, le bonheur simple et la tranquillité de l’esprit.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’approche de l’été, Duel d’escargots saura vous séduire. Par son sujet léger d’abord : un repas convivial entre amis, dans une ambiance chaude et délicate. On y discute amour, philosophie et amitié. Par ses décors ensuite : une villa de bord de mer baignée d’une lumière diaphane et rafraîchissante. Enfin, par son insouciance assumée. Dans cette histoire pensée comme une pièce de théâtre à ciel ouvert, les figurants mettent en scène leur personnalité, leurs questionnements et leurs limites, terreau fécond à toute digression existentielle. Grâce à un style pop très chatoyant, doublé d’une colorisation douce où les teintes jaillissent comme au carnaval de Rio, grâce aussi à une belle inventivité en termes de cadrages et de découpage, le livre dégage un charme enivrant. Délié, souple et faussement frivole, le trait de Sonia Pulido se met au diapason de la fête visuelle en traduisant au plus près émotions, attitudes, postures et regards. Ambiguïté suggestive et tension latente ne sont jamais très loin. Dans Duel d’escargots, le repas est à la fois source de repos et pause créatrice, sorte de parenthèse enchantée à même d’altérer les comportements : puis-je être moi-même ou quelqu’un d’autre le temps d’un déjeuner ? Et si le repas sonne comme une bénédiction, l’escargot symbolise l’éternel retour : du temps, de l’amour et de la vie. Au cours du banquet, les êtres se sont libérés, aimés et réinventés. Ils sont aussi entrés en renaissance pour mourir une fois les agapes terminées. Jolie chronique sociale, (faussement) légère et pleine de grâce, la BD est une ode à la vie et aux plaisirs simples, loin du pensum épicurien agaçant. L’humeur légère, l’âme tranquille et la gaieté en bandoulière, on termine la lecture avec l’envie de porter un toast à l’amitié et de boire à la santé de l’existence. Gourmands jamais repus et amateurs de petits plaisirs, Duel d’escargots est un délice fait pour vous. Et si la nourriture était principe de bonheur ?
