L'histoire :
Un champion comme lui, il en naît un tous les cent ans. Des muscles de grimpeur mais des os de verre, légers et fragiles. Frêle et élancé, solitaire et taiseux, rien ne destinait Fausto Coppi à une grande carrière. Et pourtant, en juin 1949, après avoir planté tous ses adversaires dans les plus grands cols des Alpes, il file seul vers Pinerolo et remporte le Tour d'Italie haut la main. Même Bartali, son plus grand rival, n'a rien pu faire. Dès lors, la seule question qui vaille est de savoir si Coppi va pouvoir réaliser un exploit réputé impossible : remporter la même année le Giro et le Tour de France. Son plus grand adversaire, le musclé et bavard Bartali, l'a gagné l'année précédente, en 1948. Un beau duel à l'horizon, digne du combat entre Achille et Hector...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'occasion de la centième édition du Tour de France, l'éditeur Cambourakis sort une BD de circonstance, un hommage documenté au coureur italien Fausto Coppi, l'un des plus grands de son sport. Plutôt que de réciter une interminable biographie, l'auteur italien Davide Pascutti a préféré insister sur quelques moments clés de la carrière du cycliste, et notamment sa victoire en 1949 dans les deux tours réputés les plus difficiles, le Giro et le Tour de France. Pascutti a voulu « vider le coureur de son aura mythique » pour brosser le portrait d'un homme presque ordinaire, tiraillé entre une gloire éclatante et l'amour pour sa famille, l'euphorie des victoires et les doutes naissants. L'homme est parfois fatigué du vélo, au bord de la rupture, brillant champion à la fois invincible et vulnérable, perdu dans ses contradictions. C'est aussi l'occasion de faire revivre la rivalité fratricide entre Coppi et Bartali, qui a cristallisé des luttes politiques d'après-guerre, Coppi étant le favori des partis de gauche et Bartali celui du parti catholique. Derrière le duel, on découvre aussi deux amis, moins ennemis dans la réalité que ce que les médias ont pu en dire. Si le livre se lit sans déplaisir, pour peu qu'on aime le cyclisme, il laisse néanmoins sur sa faim avec cette impression que les personnages, brossés à grands traits et aux apparitions timides ou furtives, ont été survolés. Si bien qu'à peine rentré dans l'histoire, celle-ci s'achève trop vite. On aurait d'ailleurs préféré que les notes de l'auteur et les portraits en fin de livre soient intégrés sous forme de BD au reste, pour donner plus d'épaisseur à une histoire au rythme indolent, malgré l’alternance de coupures presse, d'exploits sportifs et des pensées de Fausto. Graphiquement, Pascutti restitue avec justesse postures et attitudes du champion, pour un ensemble élégant et plutôt stylé. Amateurs de sport en général et du cyclisme en particulier devraient y trouver leur plaisir.
