L'histoire :
Lucy a peur. Un feu étrange tombé du ciel l'a coupée des siens. Elle erre à travers la savane qui lui semble tout-à-coup hostile et pleines de dangers. Qui plus est, elle a de drôles de sensations dans le ventre. Serait-ce dû à cette présence étrange qui la suit telle une ombre ? Il s'agit d'un jeune mâle d'un autre clan, rejeté par les siens après un combat sans merci contre le mâle dominant du groupe. Entre Lucy et le jeune mâle, le contact va se nouer progressivement pour devenir une véritable rencontre. Mais avant de retrouver sa harde, elle va devoir traverser nombre d'épreuves et de périls, en cela aidée par l'efficace et discrète escorte de son protecteur caché. Avant tout, elle va enfin comprendre la raison de ces douleurs abdominales, puisque qu'elle mettra bas, à l'abri des regards, couchée dans les hautes herbes. Ce petit être supplémentaire va être source de nouveaux soucis car l'Afrique de cette époque regorge de prédateurs en tous genres. Lucy devra donc faire face aux attaques successives du caracal ou encore de l'aigle (épisode qui donnera lieu à quelques unes des plus belles cases de tout le livre) car la survie de sa descendance en dépend…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D'abord, l'objet. De proportions impressionnantes, le lecteur se sent au premier contact quelque peu intimidé par cette généreuse ampleur. Ensuite, une fois celui-ci ouvert, il est très difficile de ne pas laisser retomber, ne serait-ce qu'un court instant, sa mâchoire inférieure devant la pure beauté plastique de l'ensemble. Les six ans d'efforts du dessinateur Tanino Liberatore sont bien là, sous nos yeux, jusque dans les moindres détails. Et tant pis pour les grincheux qui trouveront à redire sur le recours à l'informatique pour finaliser le sublime rendu des 70 planches. Chacune d'entre elle est tout simplement magnifique. Des grincheux qui pourront également trouver inopportune l'irruption de (très) rares fautes d'orthographe pour un récit écrit dans un français bien au dessus de la moyenne. Afin d'assurer le sérieux et la qualité de l'ensemble, le tout est placé sous le regard bienveillant et docte de l'incontournable Yves Coppens, qui signe la postface. Tous ces éléments mis bout à bout ne manquent pas de faire furieusement penser à un célèbre docu-fiction de télévision qui reprend les mêmes principes. On pourrait aller jusqu'à dire que le présent volume en est l'équivalent papier. Quoiqu'il en soit, tout cela est de la bien belle ouvrage. Pour un bel ouvrage.
