L'histoire :
Le lieutenant de Police Alex Dinorizzi se remet à l’hôpital de son agression par les membres d’une triade new-yorkaise qui l’ont bien amoché. Son boss et le maire en personne sont même venus lui rendre visite… mais c’est pour mieux lui conseiller d’éviter de retourner sur les docks, où œuvre la mafia chinoise, et d’ainsi perturber quelques accords politico-financiers douteux. Mais Dinorizzi a plus d’un tour dans son sac. Premièrement, il n’oublie pas son objectif : mettre la main sur le tueur au hachoir qui a assassiné une prostituée. Deuxièmement, il n’oublie pas son tonton, oncle Pauli, à la tête d’un gang mafieux de Little Italy. Après avoir vaguement expliqué à ce dernier la magouille du maire et des chinois, la famille décide de faire une « OPA agressive » sur le marché des docks. Un bon gros massacre plus tard et la boutique change de direction. Dinorizzi fait alors parler le chef de triade sur l’unique indice dont il dispose pour son enquête : un morceau de soie retrouvé dans la main de la victime. Le chinois le met alors sur la piste d’un champion de kick boxing, une brute adepte des armes traditionnelles chinoises, M. Kido…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une fois de plus la couverture de ce deuxième tome annonce bien mal l’excellente ambiance de polar qui se trouve à l’intérieur. Les fans de Soda retrouveront la même atmosphère cynique, le même héros flic tellement écoeuré par l’accumulation des crimes sordides, qu’il prend dorénavant les évènements avec un recul cynique. C’est également le même type de trait énergique, cette fois renforcé dans son côté désabusé par un traitement en noir et blanc idoine. Découpée en trois chapitres, l’enquête du héros est linéaire et surtout d’un pragmatisme déconcertant. Premièrement, pour trouver un assassin, il n’hésite pas à ressusciter une guerre de gang et paradoxalement à faire tuer des dizaines de chinois. Deuxièmement, pour confondre son suspect (qui se trouve être, ça tombe bien, le coupable), il a une idée un peu extrême : combattre lui-même la brute un soir de gala. Dernièrement, il combat la brute qui, perturbée par les accusations du flic, perd le combat et avoue son crime. La classe, non ? Il faut reconnaître que cette narration rationaliste a le mérite d’être efficace et limpide, mais on peut lui reprocher de se lire un peu rapidement. Frédéric Vervish aurait surtout gagné à expliciter cette ambiguïté avec Violaine, cette douce et tendre un peu mystérieuse… Quel rapport cette dernière a t-elle avec le « tueur du New-Jersey » ? La fin en queue de poisson laisse un arrière-goût d’inachevé qui appellerait un troisième volet. Dommage que l’éditeur annonce ce deuxième tome comme étant le dernier…