L'histoire :
Manu doit maintenant les supporter depuis un temps certain. « Perdu » en un lieu étrange, le garçon s’est fait au moins deux amis : un capitaine trompe-la-mort et son compère Brutov. Tous trois échangent en marchant et la discussion vole haut : autour des baleines et des mammifères c’est dire… Quand d’un coup, notre ami le capitaine – qui a pris le soin de se changer en chat – se retrouve aspergé de sang ! D’un coup, un nouveau trépassé les a rejoint. Un trépassé qui est passé par le broyeur. Donc, mis à part de la bouillie mouvante et un « orbite » restant, il ne reste justement pas grand-chose. Quoi qu’il en soit, les apparences importent peu en ce lieu. Là arrivent les morts. Le temps n’y compte pas, ou plus, et chacun adopte le costume qui lui plait ! Alors que ses amis décident d’aller boire un coup, Manu préfère les laisser et guetter une « opportunité ». Cette dernière lui est donnée puisque la porte est toujours ouverte ! Ni une ni deux, Manu s’engouffre dans la flamme – car telle est « la porte » – et le garçon regagne son chez lui sur Terre. Sa maman prépare des cookies. Manu les adore ! Sauf qu’il y a un hic : Manu est invisible aux yeux de sa maman, qui semble pleurer sa mort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un célèbre romancier a fait de l’idée un succès – Marc Lévy avec Et si c’était vrai. Une idée simple de la « presque mort ». Le trio Vidberg/Roux/Thorn, respectivement au scénario/dessin/couleurs, signe ici la suite (et fin ?) des Passeurs dans le même esprit. Cette aventure commencée précédemment met en scène Manu, un jeune garçon gourmant de cookies, « exilé » en un monde où les morts se changent à volonté et craignent, tremblants, le passage de la Faucheuse. Il y a un peu de l’imaginaire de Beetlejuice sur ce titre, dans les silhouettes, les volutes ou encore l’atmosphère baroque de cet univers. Comme il y a un peu aussi de la légèreté d’un Karma dans le traitement comme dans l’esprit. Ceci pour vous situer. Le ton est en tout cas résolument décalé et humoristique. C’est enlevé et l’entrée en matière se fait sans chichi, sans transition comme on dit. Gare à ceux donc qui prendraient le train en marche !? La saveur aidera de fait les « retardataires » à s’acclimater rapidement. Notamment aux différents personnages bigarrés qui se taillent la part du lion. Seulement, si le plaisir est réel, la fin est manquée. Oui, rapide et gâchée, la fin semble se terminer en queue de poisson. Au lieu d’une apothéose, le soufflé retombe. Dommage. Car tout y était – narration liée, trait séduisant, couleurs franches – pour vraiment convaincre.