L'histoire :
Déchirant un ciel noir, la foudre s’abat sur les crêtes et les flancs de la montagne. Défiant les éléments, une petite troupe de soldats grimpe tant bien que mal. Tous rêvent de gloire, d’avoir la chance un jour de tuer la « bête ». Le baron Aymereau était de ceux-ci. Comme nombre de chevaliers, il espérait graver son nom dans la mémoire des hommes… Aujourd’hui, c’est son fils qui marche sur ses pas. Chevalier ou berger, est un homme celui qui se sacrifie pour sa famille. Quand vient le « feu du ciel », l’homme ne doit pas chercher à sauver sa peau mais regarder la mort en face. Sa peau, ses écailles trop épaisses, son souffle invincible. Et lorsque, béante, sa gueule crache, savoir d’un coup de lance prendre son tour. Même au prix de sa vie, chevaucher sans crainte vers son destin et terrasser le destructeur. Oui, terrasser comme son père, le chevalier Aymereau, le dragon !... Mais pendant que Guilhem et Maître Therion avancent vers la terre natale du second, leurs ennemis s’organisent. La police religieuse veille. L’Ordre doit maintenir l’ordre contre le chaos qui guette. C’est pourquoi le frère Saham ramène captifs le jeune berger et son Maître en terres d’Orient. Ils y trouveront un temple. Puis l’Ordre de Dieu pourra se substituer à l’ordre des hommes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’univers de Gabriel Delmas semble, en ce moment, sombre et torturé. Hors norme en tout cas. Ainsi aime-t-il toujours à le faire penser. Connu pour ses albums fantasques, complètement « barrés », le scénariste fait aussi depuis quelques temps dans l’épopée. Et ceci avec un certain succès. Outre l’opéra graphique Totendom - en collaboration avec Robin Recht chez les Humano – Gabriel Delmas a débuté chez Carabas, en compagnie au dessin de Joseph Lacroix, un autre récit héroïque et médiéval autour, cette fois, de la figure totémique du Dragon. Ce deuxième tome de Pythons confirme les promesses aperçues au premier. Après avoir suivi le chevalier Bertrand, le jeune Guilhem emprunte désormais les pas de Maître Therion et ceux, plus fringants, de la belle Poppée. Poppée, un prénom sulfureux qui fit tourner la tête à l’empereur Néron ! Des promesses sont tenues, de nouvelles sont faites… Tous les titres traitant de dragons exaltent-ils la même atmosphère ? Apocalyptique, crépusculaire plus justement, l’ambiance baignant la narration de Pythons vous happe pour ne plus vous lâcher. Le trait très stylé, faussement emprunté et/ou imparfait, de Joseph Lacroix dégage une remarquable intensité. Sa mise en couleur – franche et chaude – y est aussi pour beaucoup. Du très bon travail vraiment. Jamais le lecteur ne se sent à l’étroit en ce format pourtant « middle gamme ». L’opus conclue de plus en beauté par un épilogue N/B qui suffit à témoigner du talent assemblé. Vite, la suite !
