L'histoire :
Au bar chez Raoul, c’est l’effervescence. Tout le monde discute devant un petit verre de blanc sec. Même la police est au rendez-vous, l’adjoint du gros Laumanne est là, bien décidé à prendre aussi son ballon. Plus ça discute, plus ça boit et plus y’a de monde dans ce petit troquet. Or tous se transforment au fur et à mesure que la soirée avance... D’étranges boutons apparaissent sur leurs peaux, tandis que des paires de cornes poussent gentiment sur leurs têtes. Au même moment, Adèle est chez elle, tranquillement installée à prendre un verre de Pisco en compagnie d’une vieille connaissance : sa momie venue lui rendre visite à Paris et d’une autre momie péruvienne, mademoiselle Copihue. La soirée terminée, les momies rentrent à l’hôtel dormir, tandis qu’Adèle se retrouve avec une soudaine rage de dents. Au passage, elle aussi se transforme. Dehors, dans les rues de Paris, ça s’agite. Un drôle de personnage masqué arborant le signe F sur sa poitrine court après un homme-bœuf, tandis qu’au bar de chez Raoul, tout le monde est parti au musée Grévin. La troupe à moitié transformée en vache monte dans un bus sous les yeux étonnés des deux momies réveillées par le bruit de la rue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome précédent avait laissé moult lecteurs pantois, perdus corps et bien dans l’univers impitoyable de Tardi développé au fur et à mesure de ses albums. Il est vrai, et il faut le rappeler, qu’un lecteur mal éclairé va avoir bien du mal à comprendre tout ce qui se passe dans cette ultime aventure d’Adèle Blanc-Sec... car c’est bien de cela qu’il s’agit. En effet, Jacques Tardi signe en cet automne 2022 le dixième et dernier tome des aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec. Ce clap de fin remet les choses en perspective pour ceux qui se sont un peu perdu lors du tome précédent, avec les moult relecture à faire pour y voir clair. Néanmoins, les choses s’éclaircissent vite au fil des pages. Une épidémie bovine fait donc rage dans Paris. Un super héros masqué détient l’antidote et la momie d’Adèle de retour va encore faire parler d’elle. On n'en dira pas plus, bien sûr, sur l'intrigue. Ce final, comme la couverture, réunit tous les protagonistes (ou presque) des aventures d’Adèle. Tardi enlumine son dernier album d’une main de maître avec son style très caractéristique. On se laisse embarquer dans cette fin alambiquée, comme les apprécie Tardi, et au passage on profite de cette balade parisienne au décors fidèlement retranscrit, sans savoir à quoi on va être mangé... jusqu’à la dernière page.