L'histoire :
A travers les rues de la Havane, la sexy Alicia fait du vélo en jupette courte. Elle a bien conscience qu’elle montre sa petite culotte et son fessier parfait aux chauffeurs arrêtés derrière elle au feu rouge. Soudain, sa pédale casse et elle se retrouve les 4 fers en l’air sur la route. L’homme qui la suivait la ramasse, embarque son vélo et la ramène chez elle. Pour le remercier, elle l’invite à boire un coup, à partager les langoustes à la sauce piquante confectionnées par sa mère, et à baiser. Quelques jours plus tard, c’est au tour de Juanito de tomber dans le panneau. Juanito est très beau et très riche. En plus, c’est un super amant, attentionné et qui n’hésite pas à pimenter un peu leurs parties de galipettes. Il l’invite à se baigner dans la piscine de sa villa privée et à sortir en mer, à bord du yacht privé de son patron, Van Dongen. Vraiment, lui, il plait beaucoup à Alicia et à sa maman. Mais Juanito n’est pas un pigeon non plus. Quelques recherches lui permettent de parfaitement cerner la personnalité d’Alicia. Mais il est franc et lui propose un deal : il la paiera et en échange, elle continuera de ramener des hommes, qu’elle baisera de l’autre côté d’un miroir sans teint, tandis que lui et sa femme mâteront de l’autre côté. Alicia accepte. Ce petit arrangement bat son plein durant 6 mois, jusqu’à un accident bête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Directeur de la collection Rivages/Casterman/Noir, Matz adapte ici lui-même un roman de Daniel Chavarria, qui a reçu « l’Edgar » du meilleur roman poche en 2002. Des mœurs un peu glauque, au style de dessin un peu pâteux de Paolo Bacilieri, le one-shot qui en résulte fait penser aux œuvre de Charles Burns ou de Pirus et Mezzo (Le roi des mouches…). Les 3 premiers chapitres présentent progressivement une belle brochette de sulfureux personnages, tous plus escrocs les uns que les autres, qui évoluent à Cuba, dans une atmosphère qu’on imagine volontiers moite. Et ils plantent un réjouissant contexte : l’une trouve son confort en acceptant de collectionner les conquêtes d’un soir et d’être mâtée par l’autre, aux mœurs bien barrées. En un coup du sort aussi soudain qu’insensé, les 3 autres chapitres basculent alors véritablement dans le polar et les arnaques à tiroir. Malgré le sordide des situations, le récit adopte alors un ton presque badin, qui ravira les amateurs d’humour noir. Aucune morale n’est à espérer ; juste un plaisir de lecture pour une suite d’évènements à la fois cocasses et morbides, qui sortent pour le moins de l’ordinaire sans jamais paraître caricaturaux. Un polar certes noir, mais fun !
