L'histoire :
Fin décembre 1944, alors que l’armée du Reich accentue sa débâcle à la frontière franco-belge, l’US Army parachute des renforts humains et matériels au-dessus de la forêt, du côté de Bastogne. Sebastian Leder se réconforte de voir son ami Tom de Witt, tête brûlée au sein de l’Airborne, sortir juste commotionné d’une balle allemande. Tous deux se demandent désormais comment retrouver leur amie Tessa, une jeune femme pilote qui s’est crashée à proximité. Ils espèrent qu’elle est rescapée et qu’elle se cache parmi les villageois. Pour l’heure, leur hiérarchie les affecte dans le 2ème bataillon du 506ème d’infanterie. On leur demande de creuser un trou en lisière de la forêt pour se protéger du froid, puis de tenir cette position et d’empêcher les infiltrations allemandes. Ils s’exécutent. Pendant ce temps, Tessa est effectivement en compagnie d’un grand-père et de son petit-fils André. Mais lors d’une perquisition allemande, sa nationalité et son statut d’aviatrice sont éventés. Elle est arrêtée et conduite dans un camp de prisonnier. Le hasard veut que ce soit au sein de ce camp que sert le lieutenant Stefan Leder, frère de Sebastian, quoique lui, au service du Führer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un frère enrôlé chez les boches ; un autre au sein de l’US Army ; une jolie fille entre les deux ; sans oublier l’ami qui tient la chandelle et fraye avec la mort : on frôle ici le drame shakespearien, mais au cœur de la seconde guerre mondiale. Le cadre enneigé des Ardennes durant le réveillon 1944-1945, dans lequel se déroule cette fois entièrement l’intrigue, renforce le tragique et le mortifère de la situation. Question thématique, on n’est pas loin du film La neige et le feu. Avec ce tome 6, Philippe Jarbinet conclut son 3ème diptyque dans la tradition du genre, en une chronique romantique de guerre sur fond de rigueur historique. Martyrs nécessaires d’un côté, repentir et résilience de l’autre, quelques coïncidences bienvenues permettent de lier le tout. Cohérent et abouti, le fond de son scénario est agréable à suivre, mais peu original. C’est plutôt une nouvelle fois du côté du dessin, tout en couleurs directes, qu’il faut pleinement se rassasier. Les forêts enneigées, les mouvements de troupe, les scènes nocturnes, les combats artillerie contre infanterie, les villages ravagés… sur tous ces plans, la reconstitution est formidable. A une micro-pétouille près : on peine parfois à distinguer les visages des protagonistes entre eux. Notamment Tom et Sebastian, pour lesquels l’uniforme américain commun ne permet pas le distinguo. Dans la succession des diptyques, nous sommes désormais en 1945. Y-aura-t-il un quatrième diptyque d’Airborne 44 ?