L'histoire :
Alexandrine, 10 ans, est une petite fille pas comme les autres : en effet, quoiqu’elle y fasse, elle ne s’exprime qu’en vers ! « J’aimerais vite que passe ce nouveau jour de classe ». De fait, elle est considérée comme une intello marginale par tous ses camarades de l’école et elle rend parfois des copies complètement à côté de la plaque à son maître. Par exemple, lorsqu’elle fait des rimes avec les additions demandées par le cours de maths… Très seule au quotidien, elle discute néanmoins avec deux petits avatars (imaginaires ?), Stokk et Mastokk, qui parlent tout comme elle, en faisant rimer les phrases. Ce jour-là, elle aperçoit un papier chiffonné, qui tombe depuis une poubelle poussée par un éboueur. Elle le ramasse et se trouve immédiatement intriguée : il y est inscrit : Trésor… Richesse… Or… Egout… Elle et ses amis se persuadent qu’il s’agit d’une piste au trésor ! Un autre morceau de papier dans la poubelle leur indique un nouveau mot : Toilettes. Cependant, ils ont beau fouiller aux différents endroits sales du quartier, ils ne trouvent rien. Alexandrine décide donc d’interroger l’éboueur, qui lui fait une étonnante révélation…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous la plume toujours bienveillante et littéraire de Michel-Yves Schmitt, voici venue une nouvelle petite héroïne contemporaine et jeunesse animée par une originalité hors modes : elle ne s’exprime qu’en rimes. En effet, Alexandrine est ici le féminin d’« alexandrin », quand bien même les phrases qu’elle prononce ne se rythment pas tous sur 12 pieds. Impossible pour elle de se libérer de cette aptitude, qui l’assimile aux yeux de son entourage comme une bêcheuse, une marginale. Au travers des 6 historiettes enchainées de ce premier volume, la fillette met donc cette sorte de super-pouvoir qui la handicape dans ses rapports sociaux, au service d’une mission vertueuse : aider son prochain à acquérir le bonheur. Elle devient une « aide-poète », toujours prête à trouver la rime qu’il faut pour débloquer les malaises. Aidée par le coup de crayon simple et doux de Thomas Priou, idéal dans le registre, cette intention narrative se place à contre-courant de notre époque, à l’intention des djeunz imprégnés par le dictat du sms phonétique. Elle réhabilite auprès de ce lectorat une discipline désormais peu pratiquée en dehors des récitations classiques : la poésie.
