L'histoire :
Suite à une traîtrise dans son clan éduen (des gaulois alliés à César), la famille d’Alix a explosé. Leur mère a été tuée, leur père Astorix cédé à un marchand d’esclaves égyptien… Alix et sa sœur Alexia eux-mêmes ont été vendus sur un marché de Massalia. A bord du navire qui les emmène vers la Sardaigne, ils doivent faire les basses œuvres. Coudre les voiles, nettoyer le pont. Les autres esclaves tentent de violer Alexia, mais Alix défend toujours ardemment sa grande sœur. A l’arrivée à Caralis (Cagliari), Alix est vendu 2000 sesterces au noble Calenus. Mais il refuse d’être séparé de sa sœur et s’échappe de son maître sitôt libéré de ses chaines. Il plonge à la poursuite du navire qui repart avec Alexia et parvient à le rattraper et le dérouter, après avoir pris le capitaine en otage. Alix et Alexia sautent à l’eau une fois près des côtes. Les voilà libres, sur l’île de Sardaigne. Ils survivent quelques temps en mangeant des fruits et en dormant dans des nuraghes (ruines d’anciennes fortifications mégalithiques). Puis ils rejoignent un groupe de jeunes vagabonds organisés en deux spécialités : les voleurs et les chasseurs. En raison de son jeune âge, Alix est forcé de devenir voleur. Tandis que sa sœur, sur laquelle le chef Corbeduu a posé son dévolu, s’intègre un peu trop bien au groupe des chasseurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Troisième opus des aventures de jeunesse d’Alix et… le scénario de Marc Bourgne est toujours aussi rafraîchissant, instructif, historiquement documenté, rythmé et clairement conseillé à un public plus large (et âgé) que l’unique cible des enfants. A vrai dire, si ce n’était la blondeur des cheveux courts et la célèbre tunique rouge, que le gamin porte désormais tout le temps, ces aventures pourraient très bien être celles de n’importe quel gamin gallo-romain de 10 ans en -61 avant JC, balloté par un destin tourmenté. Ce troisième épisode se démarque pourtant des précédents sur deux domaines. Primo, l’aventure entre les griffes d’une dangereuse secte parmi des voyous de Sardaigne se détache de la Grande Histoire : il n’est plus question de colonisation de la Gaulle par Rome et d’alliances claniques. César et les luttes armées sont absents. Deuxio, Laurent Libessart n’est plus le dessinateur et cela est le plus dommageable. Le repreneur Olivier Weinberg ne démérite pas, en conservant à peu près la charte précédemment mise en place, mais il ne peut empêcher des actions mal animées, des proportions bancales, des différences d’épaisseurs de traits, quelques visages ratés… C’est clairement en-dessous de la griffe semi-réaliste maîtrisée de Libessart. Comme sur les précédents volets, l’album se termine par un dossier pédagogique bien fait s’intéressant cette fois à la navigation sous l’antiquité.