L'histoire :
Astorix, le père d’Alix, est tombé dans le piège tendu par son second, le fourbe Alderic. Ce dernier, qui ambitionne sa place de chef, a ourdi une machination en faisant croire aux romains qu’Astorix était un traître envers eux, alors que ça n’est pas le cas. Espion malgré lui de cette fourberie, Alix a tenté de prévenir son père… mais il a été traqué par Alderic qui a cherché à le faire taire. Alix s’est miraculeusement sorti d’une grave chute qui l’a rendu amnésique. Dans les vapes, il apprend un peu tard que le piège s’est refermé sur son père, alors qu’il rendait visite au légat Graccus. De l’argent helvétique et du poison sur Astorix ont été retrouvés sur lui, double preuve de son allégeance à l’ennemi et de sa volonté d’empoisonner Graccus. Astorix et ses hommes sont aussitôt emprisonnés. Pendant ce temps, le druide Ansila, complice d’Alderic, échoue une nouvelle fois à tuer Alix pendant son sommeil. Il s’échappe blessé, mais cette agression met la puce à l’oreille d’Alix et de son oncle, chez lequel il habite : quel sens cela-t-il de s’en prendre à un enfant de 10 ans ? Hélas, les romains déroulent leur implacable châtiment : la famille d’Alix est capturée et sa ferme incendiée. Flavia, la fille de Graccus, qui avait sympathisé avec Alix, parviendra-t-elle à faire entendre raison aux siens quant à l’innocence d’Astorix ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tandis qu’Alix Senator imagine les vieux jours du célèbre héros gaulois de Jacques Martin dans les arcanes du pouvoir romain, Alix Origines défriche son enfance, en Gaule encore indépendante. Le louable axe de développement propose alors d’expliquer comment Alix « l’intrépide » peut-il à ce point, dès ses origines, être soluble parmi les romains ? En effet, a contrario de son compatriote Astérix de Goscinny et Uderzo, emblème de l’irréductible résistance face à la puissance romaine, Alix participe durant ses aventures à des missions pour le compte de Jules César. Le héros est ici âgé de 10 ans, donc la cible des lecteurs est plus jeune. Pour autant, les auteurs Marc Bourgne et Laurent Libessart tirent ce jeune lectorat vers le haut en ayant un niveau d’exigence civilisationnel assez pointu. En sus d’un scénario shakespearien parfaitement mijoté, tous les éléments mis en place respectent l’état de nos connaissances sur la culture gauloise. Les tenus, les outils, les armes, les fortifications, les organisations sociales… Dans un style de dessin semi-réaliste abouti, tout est rigoureusement documenté et néanmoins jamais pontifiant ou alourdi par l’axe pédagogique. Ce second volume reprend là où nous avions laissé le gamin et sa famille : dans un sale pétrin. L’intrigue se développe de manière parfaitement cohérente, dans le sens où elle évite le classique axe manichéen d’ordinaire attendu pour le jeune public et qu’elle envoie Alix vers un destin plutôt cruel. Les problématiques familiales se doublent d’une bataille homérique entre les romains et les helvètes – avec de belles scènes de batailles, parfois sur doubles planches – et rejoint la grande Histoire.
