L'histoire :
Pessinonte, Asie Mineur, été 12 avant J.C. Après un long périple depuis Ilion, Kephren et Titus arrivent enfin devant le Temple de Cybèle. Kephren est fasciné par cet édifice depuis qu’il s’est emparé du secret caché dans les livres sibyllins : une mystérieuse Cybèle d’orichalque accorde le pouvoir et l’éternité à ceux qui viennent l’adorer. Le jeune romain est persuadé d’être l’élu. Mais pour cela, il doit s’introduire dans le sanctuaire de la déesse… En attendant, les deux jeunes romains font la connaissance de la jeune Camma qui leur fait découvrir les lieux et alentours. Elle dissuade Kephren d’entrer dans le Temple de Cybèle. Il est vide et la Pierre Noire qu’il abritait est désormais à Rome. Kephren n’en démord pas et souhaite malgré tout découvrir l’intérieur des lieux. Titus s’éprend de la jeune Camma. Celle-ci lui confie qu’elle est sans nouvelles de sa sœur depuis plusieurs jours. De son côté, Kephren goûte aux plaisirs de la ville tout en vociférant qu’il doit entrer dans le Temple. Alors qu’il est en compagnie d’une prostituée, il entend un cri provenant du Temple de Cybèle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 5 tomes parus, Alix Senator s’est durablement installé dans le paysage de la bande dessinée, à côté de sa série-mère Alix. Il faut dire que les deux auteurs de cette série parallèle ont su marquer leur territoire créatif. D’un coté, Valérie Mangin se démarque du classicisme narratif perpétué par les apôtres de Jacques Martin. Ses dialogues sont concis et incisifs, le ton est résolument moderne, sans emphase. Il n’en demeure pas moins qu’elle inscrit son récit dans l’Histoire. Cybèle est la première divinité d’Asie Mineure adorée à Rome. Le dessin de Thierry Démarez s’affranchit des codes traditionnels avec des cadrages plus audacieux, un trait plus sombres et des couleurs contrastées. Avec le Hurlement de Cybèle, on se laisse véritablement surprendre par l’histoire qui monte crescendo. Alix n’a ici qu’un rôle secondaire. Tout est focalisé sur les personnages de Titus et de Kephren. Alors que Titus découvre l’amour, Kephren se laisse séduire par son désir d’éternité. Bien mal lui en a pris, comme Icare avant lui. Sans jouer les spoilers, attendez-vous à des séquences douloureuses. Les deux auteurs s’attaquent ici à l’obscurantisme de l’époque où la légende prend le pas sur la réalité. Ici, les galles du Temple perpétuent une chimère qui maintient le peuple dans l’ignorance… Suite au prochain épisode avec La montagne des morts !
