L'histoire :
L’Homme a réussi à ruiner la Terre. L’effondrement qui s’est produit a quasiment dépeuplé la planète, la rendant extrêmement polluée et instable. Dans les dernières années, quelques ingénieurs ont alors entrepris d’installer une forêt sur la lune ! Une forêt pour y produire de l’électricité, qui permettra d’alimenter des « dépollueurs » ! Pour conduire l’électricité sur Terre et permettre à des ouvriers de réaliser leur projet, ils ont imaginé imprimer un ascenseur spatial de 300 000 km de long… Un ascenseur imprimé en 3D à partir de régolithe (la poussière lunaire), qui part de la lune et aboutit dans l’atmosphère terrestre, en faisant un tour complet en 24h, donc à une vitesse d’un avion de chasse. Ce plan ambitieux prend plus de 50 ans à être effectif… et c’est trop tard. 500 ans plus tard, Agafia, à sa majorité, est sans doute la dernière humaine vivante sur Terre. Elle vit dans une base scientifique qui arrive au bout de sa vie, en haut d’une montagne. Elle a été conçue par des parents qui vivaient dans des « exotérus », des sortes de bulles de liquide amniotique qui prolonge leur vie, mais sous forme d’êtres momifiés. Et elle a été conçue dans l’idée dingue de poser la pierre finale de ce projet incroyable de renouvellement terrestre. Or pour ça, il faut qu’elle grimpe sur l’ascenseur spatial et qu’elle aille sur la lune…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le genre science-fiction bien barrée, Avaler la lune prévu en 3 tomes s’impose d’emblée ! Sans autre contextualisation que l’année 2525 et la quasi disparition de la vie sur Terre, en raison d’une sur-pollution et de pluies acides, le scénario de Robin Cousin et Grégory Jarry nous partage des concepts un peu dingos, qu’on découvre au fur et à mesure : l’ascenseur spatial, l’exotérus, la forêt lunaire, l’impression 3D à partir de régolithe, la biostase… L’époque post-apocalyptique est effectivement critique : Agafia est l’une des toutes dernières humaines encore en vie sur Terre. La renaissance de l’humanité toute entière (le retour de celle-ci sur Terre ?) repose sur ses frêles épaules… et sur la mise en pratique de solutions théorisées et préparées un demi-siècle plus tôt. Les flashbacks nous permettent progressivement de mieux comprendre les enjeux… mais pas toujours les actions, étant donné les technos vraiment barrées et le dessin stylisé de Lucie Castel. Pour le coup, c’est à la fois séduisant, sur le plan de l’imagination humaine et des perspectives incroyables pour « recréer » le monde, et frustrant sur le plan de la concrétisation des théories, pour laquelle la part de flou est sans doute volontaire. Entre autre, lorsque l’héroïne doit prendre au passage un ascenseur spatial, depuis une grue située en haut d’une montagne… le tout dans une bulle de survie (pour pouvoir respirer…). On a fait un rapide calcul, à partir de la circonférence de la Terre et de sa révolution de 24h : le bidule passe à 1600 hm/h. Il est donc totalement improbable qu’une ado puisse l’attraper au vol… Mais passons. Ce premier tome sur 3 prévus se révèle une mise en bouche d’anticipation écologique intéressante… qui reste à se concrétiser sur deux tomes à venir.
