L'histoire :
Au cœur d’un orphelinat à Saint-Pétersbourg, le jeune Balthazar se réveille une nouvelle fois en sursaut. Il a de nouveau fait ce cauchemar où il est poursuivi par des corbeaux aux yeux verts luisants et finit par se noyer en tentant de leur échapper. Son meilleur ami, Dobromir, le réconforte immédiatement en lui rappelant que les corbeaux aux yeux verts n’existent pas. Pourtant, au même moment, l’un de ces volatiles n’étant pas censés exister, fait vol vers la demeure du terrifiant Gregory Effimovitch Raspoutine. Une fois à l’intérieur, la tête du corbeau prend forme humaine et informe son maître que l’enfant qu’il recherche est bel et bien à l’orphelinat de la rue Snégourotchka. Immédiatement, Raspoutine donne l’ordre à sa garde sombre, composée de soldats et de loups, de se rendre à l’orphelinat pour lui ramener l’enfant. De son côté, Balthazar sent que le moment de quitter l’orphelinat est venu. Une voix mystérieuse dans sa tête et dans son cœur lui conseille fortement de s’enfuir au plus vite. Alors que son ami l’aide à s’échapper par une fenêtre, l’armée arrive aux portes de l’orphelinat. Le père Gorki, qui gère l’endroit, ouvre à un soldat qui l’informe qu’il est à la recherche d’un certain Balthazar Cyngolovitch Roussalkine. Pour permettre à son ami de s’enfuir, Dobromir a alors l’idée de se faire passer pour l’enfant que l’armée sombre recherche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
François Corteggiani (scénario) et Mathilde Domecq (dessin) proposent une sympathique aventure tout-public s’inspirant à la fois d’événements historiques de la Russie du début du XXème siècle et du folklore de cette froide région. Ainsi, pour l'aspect historique, on découvre le tyrannique Raspoutine ; et côté contes et légendes, la sorcière Baba Yaga ou le chat Tchoudo Youdo. Mais ce n’est pas tout : le scénariste rajoute aussi pas mal de choses de son cru pour offrir finalement un conte de plus de 100 pages, où l’on suit les pérégrinations d’un attachant orphelin. Fuyant un ennemi dont il ignore les intentions, pour aller vers un destin tout aussi mystérieux, Balthazar est aussi perdu que nous, mais il a la chance de pouvoir compter sur de nombreux alliés (nouveaux ou de toujours) pour l’aider et le guider. On s’identifie assez rapidement à l’enfant et on est aussi surpris ou réjouis que lui lors des rebondissements inattendus. En plus, le récit n’est pas dénoué d’humour et fera sourire plus d’une fois. Pour illustrer ce conte découpé en six chapitres, Mathilde Domecq propose un trait simple, frais et lâché, dans la veine de la nouvelle vague. Ce graphisme plaira aux enfants dès le premier coup d’œil sans rebuter les plus grands pour autant, grâce à des ambiances et des couleurs certes moins pêchues que dans Paola Crusoé ou Shaker monster, par exemple. Ce très bon album familial peut aussi bien se lire en plusieurs fois que d'une seule traite.