L'histoire :
Alors qu’elle commande des tacos dans un snack, April est reconnue par un ancien petit copain. Aussitôt, elle rejoint son fils Eugène dans la chambre de leur motel. Il leur faut migrer sans tarder vers… ailleurs. Ils sont recherchés par la police de plusieurs états américains pour le braquage simultané de 52 banques à la même heure ! Un coup exceptionnel qui excite les médias, et qui n’a pas pu se faire sans l’implication et la préparation d’une très large équipe. Cependant, la télé annonce que les cadavres de plusieurs braqueurs ont été retrouvés. Il semble que l’un d’entre eux fasse le ménage pour conserver le butin pour lui seul. Faut-il voir un rapport de cause à effet dans les nombreux gros sacs de billets verts que trimbalent difficilement April et Eugène ? Pour l’heure, ils taillent la route, mais tombent soudain face à un barrage de police. Profitant de la file de voitures générée, April glisse un flingue dans sa botte. Puis elle demande à Eugène de simuler une crise d’asthme. Elle double alors la file de voitures et baisse le carreau lorsqu’elle approche d’un policier. Elle le convainc de les escorter jusqu’à l’hôpital le plus proche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chaque mois, entre avril 2014 et janvier 2016, Max de Radiguès a publié un fanzine baptisé Bâtard, en papier et sur son blog, www.maxderadigues.com. Le résultat des 16 épisodes compilés de ce thriller social est aujourd’hui publié en épais fascicule noir et blanc au format « poche » par Casterman. Il retrace la cavale meurtrière d’une mère et de son fils à travers les USA, au lendemain d’un braquage, façon Bonnie & Clyde ou Thelma et Louise. Dans le ton narratif, la touche sociale de Radiguès prend le pas sur les éléments classiques et nerveux du thriller – qui sont tout de même bien présents. Le récit démarre notamment après le fameux casse, dont on ne saura rien de la réalisation ; et il nous quitte dans un faux rythme, sans qu’on sache ce qu’il advient finalement des protagonistes. Ce qui intéresse De Radiguès, c’est surtout la relation malsaine entre April et Eugène (et pour cause… une révélation de poids vous attend), ainsi que sur les étapes tourmentées de leur cavale : recherchés par les flics, ils sont aussi traqués par leurs anciens complices. Ce qui donne lieu à des séquences à hautes tensions, passages obligés du registre du thriller. La simplicité du dessin est compensée par une mise en scène très dynamiques, d’une fluidité remarquable et très immersive. Ça aussi, c’est la touche de Radiguès…