L'histoire :
Séville, 1992. Un homme en complet gris cherche un individu qui crèche dans une caravane. Un gars qui passe par là lui indique qu’il n’est pas là et qu’il doit certainement écumer les hôtels de la région pour jouer de la musique. L’homme au costard se met à sa recherche… A Barcelone, Hugo, un étudiant, mène une vie de dilettante jusqu’au jour où il reçoit un coup de fil d’Amalia Soler, une mère rondouillarde qui vit avec son grand fils Luis, un garçon un peu simplet, entre Séville et Algésiras. Elle tient à l’informer qu’ils ont ramassé une fille, complètement dans le cirage. Cette fille, Hugo la connaît bien et lui annonce qu’il vient la chercher. Quand il arrive, Hugo se rend compte que la jeune fille n’est plus là. Amalia lui indique qu’elle a mis les voiles le matin même. Hugo reprend sa caisse et part à sa recherche. Sur la route, il tombe sur une jeune andalouse aveugle qui le met en garde. Elle sent comme une odeur de mort rôder autour d’Hugo. Une odeur de mort et de sang…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Belle comme la mort est initialement paru dans À Suivre entre septembre et décembre 1994, avant d’exister en album en 1995. 20 ans après, cet album connaît les joies de la réédition avec de nouvelles couleurs supervisées par Jean-Michel Beuriot et exécutées de fort belle manière par Dominique Osuch. Ce one-shot intriguant de bout-en-bout met en scène deux quêtes : celle d’un détective privé et celle d’un jeune étudiant, qui finiront tôt ou tard par se recouper. Philippe Richelle distille les indices au compte-goutte dans ce scénario bien ficelé et percutant, sans discontinuer. Le tout dans une atmosphère estivale pesante et étouffante, pas très loin de films d’ambiance comme L’été meurtrier. La pression monte au fur et à mesure, jusqu’à un effet de surprise garanti, en épilogue. Le dessin de Beuriot n’a pas pris une ride (à part pour quelques tenues vestimentaires typées années 90) et laissait entrevoir les prémices d’Amours fragiles, la grande saga signée avec Richelle. Le changement de couverture est salutaire car il donne plus de mystère à cet album avec des personnages de dos regardant l’horizon, seuls sur la plage. Cet album revival donne envie de se plonger dans les perles BD tombées dans l'oubli.