L'histoire :
1898 : l’hiver en Alaska est rude. Gregor Mc Gregor, lessivé, décide de quitter le Yukon où il cherchait de l’or avec son ami Jack London depuis un an. Jack n’a rien trouvé du tout, si ce n’est des anecdotes en or massif. Gregor, pas grand-chose non plus, juste de quoi faire fondre une alliance. 5 ans plus tard, tandis que Jack London, nourri de son séjour dans les contrées sauvages du grand nord, rencontre la gloire à 27 ans avec son roman L’appel de la forêt, Gregor Mc Gregor s’embarque pour l’Afrique du sud sur le paquebot Destiny au bras d’Amélie Kanaille, rencontrée et séduite dans un bar de San Francisco. L’alliance en or paie le voyage aller-simple du couple d’aventuriers amoureux. Alors qu’on enterre à Paris le peintre impressionniste Camille Pissarro, Gregor Mc Gregor force le destin six pieds sous terre à grands coups de pioche. Après l’or au Canada, il gratte les premiers filons de diamants sur le continent africain, à l’est de Pretoria. Longtemps, il ne trouve que des cailloux désespérant. Jusqu’au jour où le destin lui sourit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une fois n’est pas coutume, mais le héros de cette BD de Jacques de Loustal n’est pas un personnage à proprement parler, mais un diamant qui passe de mains en mains entre 1907 et 2009. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à chaque fois qu’il change de propriétaire, c’est souvent dans un contexte plutôt dramatique : à croire qu’il porte la scoumoune. En effet, les propriétaires s’en séparent, soit parce qu’ils sont ruinés, soit parce que leur femme les a trompés, soit qu’ils se le sont fait voler, soit qu’ils ont perdu ce bijou au fond d’un océan ou dans un champ… Pour donner un semblant de crédibilité à ce récit, Jacques de Loustal jalonne l’histoire de son diamant par des événements quant à eux bien authentiques. Si cette narration est plutôt originale, elle peut rapidement devenir répétitive. Pour échapper à ce travers, Jacques de Loustal a parfois recours à quelques invraisemblances, comme le diamant retrouvé dans une huître ou encore embarqué par une pie qui le laisse choir sur les fesses d’une jeune fille qui se prélasse au soleil. Au niveau graphique, on reconnaît le trait stylisé de Loustal avec une mise en couleur qui illumine cette histoire. Chaque page ne comporte que 2 cases (ou plutôt 2 tableaux) sans phylactère, mais légendé par des textes bien ciselés.