L'histoire :
Paris 2014. Willa Ayre est une habituée des soirées de la jeunesse parisienne. Ce soir, c’est l’anniversaire de Fran, l’une de ses meilleures amies. À cette occasion, elle retrouve Iago, son petit ami, demi-frère de Fran. Pendant la soirée, elle joue un morceau au saxophone. Subjugué par son talent musical, un jeune garçon, Edern, Fils-Alberne, l’invite à jouer en duo avec sa sœur Marni qui joue du piano. En rentrant chez elle, Willa est intriguée par la personnalité d'Edern. En se renseignant sur lui, elle découvre qu’il a vécu un drame par le passé. Alors qu’il était encore enfant, son père a découvert que sa mère entretenait de nombreuses relations avec d’autres hommes. En apprenant l’infidélité chronique de son épouse, il l’a tuée puis s’est suicidé en mettant le feu à sa maison. Willa décide d’aller rendre visite à Edern. Il habite en compagnie de son frère Roch et de sa sœur aveugle Marni, dans la Villa des Brouillards, une immense bâtisse située passage du Docteur Praetorius. Une atmosphère étrange règne dans ce lieu où elle fait connaissance avec O’Connor, O’Brien, O’Poulos, les chats de Marni. Elle croise aussi Isabelle, la petite amie de Roch, qui rafistole la plomberie de la maison. Un soir, Marni lui confie un secret. Tous les soirs, quand sonne onze heures, la pendule s’arrête et des bruits viennent troubler le silence de la maison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après s’être fait remarquer avec Violette Nozières, Eddy Simon et Camille Benyamina se retrouvent dans un registre différent pour l’adaptation du livre de Malika Ferdjoukh. Ce conte à l’atmosphère étrange et décalée avait tout pour éveiller des envies de transposition en BD. Le roman originel est dense avec ses 400 pages. Le principal défi pour Eddy Simon était de compiler cette histoire qui flirte ni plus ni moins avec l’univers d’Alfred Hitchcock. Bref, cela n’avait rien d’une sinécure ! Simon s’en tire relativement bien, même si on sent qu’il a dû prendre certaines libertés, comme par exemple simplifier la psychologie des personnages et prendre des raccourcis narratifs. Les actions s’enchaînent quelque fois un peu trop rapidement. La compréhension s’en ressent quelque peu. Une cinquantaine de pages n’auraient pas été de trop pour mieux installer l’intrigue. Avec son dessin tout en sensibilité, Camille Benyamina restitue parfaitement l’esprit du roman initial. La fraîcheur de son trait, renforcé par des couleurs douces et suaves, donne une vraie profondeur à ce Paris contemporain et fantasmé. Si vous voulez savoir ce qu’il se passe chaque soir vers onze heures, réservez votre soirée, ce livre entre vos mains…