L'histoire :
De la cuisine de son enfance, François a peu de souvenirs. Il ne sait pas d’où lui vient cette passion pour les plaisirs de la table. Lui et sa famille sont arrivés à Bruxelles en 1958, l’année de l’exposition universelle. Son père faisait partie des premiers fonctionnaires européens. Certaines images de cette époque semblent appartenir à un passé très lointain. Il revoit le camion du laitier tiré par deux lourds chevaux brabançons. Il entend aussi les appels du boulanger qui passe dans leur rue et la petite musique du marchand de glaces à l’approche de l’été. Après plusieurs opérations graves, sa mère est souvent alitée ou convalescente. C’est alors Inge, la jeune fille au pair, qui s’occupe de faire à manger de façon assez minable. Quand sa mère est en forme, elle rouvre « Je suis cuisinier » de Ginette Mathiot, un grand classique des familles.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce que l’on connaissait jusqu’à présent de Benoît Peteers, c’est sa passion pour Hergé et son talent pour l’écriture, notamment à travers des scénarios BD, dont la série Les cités obscures, illustrées par François Schuiten. Dans ce roman graphique, on le découvre en amateur de cuisine raffinée qui côtoie les meilleures tables ; c’est également un épicurien qui aime se mettre aux fourneaux pour partager sa passion. Au menu de cette autobiographie de ce toqué de cuisine, les lecteurs découvriront ses expériences peu concluantes de chef à domicile, ses amitiés avec certains étoilés ou encore ses découvertes culinaires. Au-delà de faire part de son parcours initiatique à la bonne chair, le propos de l’auteur est également sous-tendu par la volonté d’ériger la gastronomie au même niveau que d’autres arts : une discipline exigeante qui éveille nos sens, nos émotions. Le chef Benoît Peteers nous sert un ouvrage d’un bon cru qui nous met l’eau à la bouche à l’évocation de plats divins. Dans se récit monochrome, seuls les aliments et les plats sont colorés, comme des touches épicées qui donnent du gout à la vie. Le dessin minimaliste et expressif d’Aurélia Aurita est vivant et procure un réel plaisir à la lecture.