L'histoire :
Gare routière Greyhound, Union Station - Los Angeles, Californie, juin 1972. Sarah Evans, étudiante de cinéma à UCLA, se rend à Coronado Island. La revue trimestrielle du département cinématographique l'a chargée de réaliser un long métrage sur Merian C. Cooper. Très honoré par cette proposition, le réalisateur revient sur les grandes étapes de sa vie. Il est né à Jacksonville, en Floride, le 24 octobre 1893. Après une enfance confortable bercée par l'esprit de chevalerie et d'aventure, le jeune Merian entre à l'Académie navale des États-Unis, à Annapolis. Mais pris en grippe par ses supérieurs hiérarchiques, il subit l'affront de ne pas pouvoir passer son diplôme de fin d'études. Humilié et dégradé, il fut la honte de ses parents. Pour se faire oublier quelque temps, il devient pigiste pour le journal local, le Mineapolis Daily News, où il est cantonné à un rôle de pigiste. A l'automne 1916, il incorpore la garde nationale de Géorgie et participe à l'expédition commandée par le général Persching à la frontière mexicaine, pour tenter de capturer Pancho Villa. Il participe à ses premières expériences de renseignement. Mais, cette chasse au Pancho tourne au fiasco. De retour aux USA, il incorpore l'école de l'air militaire d'Atlanta...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Capa, un autre C célèbre passe sous les crayons de Fabien Silloray : Merian C. Cooper. Ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant il est l'inventeur d'un des plus grands mythes de l'ère moderne : King Kong. Après une mise en bouche un peu longue, Fabien Silloray explore la personnalité de cet homme qui a arpenté le monde de long en large, en période de guerre et d'accalmie (creuset de sa création de King Kong). Sa soif de découvertes et d'aventures est parfaitement retranscrite, tout comme ses diverses collaborations avec les mythes d'Hollywood tels que David O. Selznick, John Ford ou John Wayne. Il manque quand même un souffle narratif au récit, l'auteur se cantonnant à exprimer la chronologie des évènements avec un texte off (même s'il ne passe pas sous silence l'envers du décor). Cooper était un patriote assez autoritaire qui s'est perdu dans les limbes du maccarthysme. Avec son trait classique aux dominantes ocres et aux couleurs douces, il illustre avec minutie la vie de cet homme tombé dans l'anonymat. Cette œuvre plaisante plaira à la fois aux passionnés de 7ème art et de 9ème art. Elle donne aussi envie de (re)voir les différents King Kong réalisés par Cooper mais aussi par John Guillermin et Peter Jackson.
