L'histoire :
Corto Maltese déambule dans les rues de Venise en compagnie d'Aïda, une journaliste du National Geographic. Il lui raconte une légende, qui démarre en 1165, après la défaite de la première croisade. C'est l'histoire d'une fausse lettre écrite par le prêtre Jean, adressée à l’empereur de Byzance, et d’un miroir magique. Jean se présentait alors comme étant le plus grand monarque sous le ciel et chrétien dévot. Cet homme possédait une grande armée et son territoire demeurait caché entre l’Afrique et l’Inde. Son principal trésor était un miroir magique dans lequel il observait n’importe quelle partie de son royaume. Corto se rend ensuite avec Aïda au monastère de San Lazzaro Degli Armeni, afin de consulter un ouvrage dans lequel se trouve la véritable origine du prêtre, un roi de Mongolie, un Kahn, du nom de Toghril. A la mort de celui-ci, ses restes furent conservés dans un coffret qui, au fil du temps, fut appelé « le miroir du prêtre »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le duo Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero poursuivent leur collaboration pour faire revivre de nouvelles aventures au cultissime Corto Maltese d’Hugo Pratt – une sacrée gageure ! Leur premier opus, Sous le soleil de minuit, fixait le cap, 20 ans après le dernier album de Pratt, Mû. L’album est de nouveau en couleurs et l’ambiance de chasse au trésor jusqu'au bout du monde respecte le style de Pratt. Hélas, pour les puristes de la dernière heure, la couleur n’est pas l’idéal pour exhaler la saveur d'un Corto. Cela étant, on apprécie quand même le style graphique de Pellejero, à la hauteur de la tâche. Canales, quant à lui, ne prend pas de risque. Corto démarre son histoire dans un lieu qu’il connait bien, Venise, et s'engage dans une classique quête au trésor. Ceci n’est pas sans rappeler le début de Les Celtiques. Corto ne fera pas cette nouvelle ballade seul, évidemment. Il trouve toujours des femmes pour l’aider dans ses recherches, voire même le mener vers une autre aventure. En effet, Corto ne suit jamais une seule aventure à la fois. Il se laisse guider par le hasard ou séduire par l’imprévu. Ici, cette chasse au trésor déçoit sensiblement. Sans en dire de trop, ce qui fait le charme d’une quête au trésor, ce n’est pas le trésor lui-même mais bien le chemin embûché pour y parvenir. Bref, cet album manque d’audace scénaristique, malgré un travail graphique réussi. On est loin d’une aventure pleine et entière teintée de poésie permettant à Corto de découvrir des personnages pittoresques. Dommage...