L'histoire :
Corto Maltese assiste à une représentation de théâtre en compagnie de son ami Roth, dans un quartier de Berlin. La pièce donne le ton de l’ambiance qu’il règne en ce moment en Allemagne. Chacun cherche son camp et les mouvements politiques n’ont jamais été aussi virulents. Peu après, Roth et Corto se rendent au commissariat de police pour obtenir leurs permis de séjour. Corto préfère s’abstenir et attend dans le hall son ami Roth. Soudain, il aperçoit sur un mur les photos de personnes décédées non identifiées. Il remarque alors la photo de son ami Steiner. Il demande à voir le commissaire Kahr pour faire part de l’identification de la photo du professeur Steiner. Il explique au commissaire qu’ils devaient se retrouver à Berlin afin de faire un voyage ensemble. Le commissaire peu explicite lui dit simplement que le corps n’est plus à la morgue, mais dans une fosse commune. Un peu plus tard, le commissaire rend visite à un certain Docteur Eichwald afin de l’informer qu’un homme a reconnu la photo de Steiner, un certain Corto Maltese. Celui-ci lui demande expressément de ne pas le lâcher d’une semelle. Au même moment, Roth retrouve Corto chez lui en train de se saouler. Il lui fait part de sa rencontre avec le commissaire Kahr, un sale type, fanatique et sympathisant nazi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce quatrième album des nouvelles aventures du célèbre Corto Maltese par le duo Rubén Pellejero et Juan Diaz Canales gagne en maturité. Cette fois, l’histoire se passe en Allemagne, à Berlin, dans une atmosphère d’entre-deux-guerres où les partis politiques sont à vif. Diaz Canales plonge Corto dans une affaire sordide. Ce dernier découvre que son ami le professeur Steiner vient de se faire assassiner. Bien décidé à trouver le coupable de ce forfait, il met alors les pieds dans une machination orchestrée dans l’ombre dans laquelle il se laisse guider. On retrouve une atmosphère particulière dans cet album qui colle parfaitement à ce qu’on attend d’un bon Corto Maltese. A savoir une intrigue mêlée de légèreté qui semble presque glisser sur son costume de marin. Corto poursuit donc des investigations, suit des pistes parfois confuses et découvre au fur et à mesure de ses pérégrinations les pièces d’un puzzle bien ficelé. Il semble que tout tourne autour d’un jeu de tarot très ancien auquel il manque une carte. Mais voilà, les apparences sont trompeuses et le jeu de carte peut facilement se transformer en un document plus important. Nous n’en dirons pas plus. Au dessin, Rubén Pellejero connait maintenant parfaitement les codes graphiques du marin maltais. On se laisse agréablement prendre au jeu. Néanmoins, les puristes ne se feront pas à la couleur... et c’est bien dommage, car l’ambiance de cet album y aurait peut-être gagné à rester en noir et blanc.