L'histoire :
Lousiane, 1929. Roland Baels coule des jours paisibles. Aussi quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il apprend qu'une femme blanche a annoncé sa visite. Une vieille connaissance qui charrie un douloureux passé. Mais il n'a pas le temps de cogiter, car la plantureuse brune lui plante une lame en plein cœur, à peine quelques mots échangés... Dans le même temps, à Bruxelles, Maurice Lardenoit, douzième fortune du pays, renvoie tout son personnel de maison lorsqu'il accueille une fille de joie en sa vaste demeure. Mais de bagatelle, il n'y aura point. Deux coups de fil, une visite et désormais un cadavre affreusement mutilé. Le crime d'une personnalité est toujours délicat à traiter et c'est à Bury, vieux briscard, ainsi qu'à son collègue De Vreese, un flic hargneux, que l'affaire est confiée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins qu'on puisse dire, c'est que cet album nous plonge rapidement dans le bain. En effet, au bout de cinq planches, on assiste déjà au premier meurtre d'une série qu'on pressent longue, trop longue au goût de la Police. C'est aussi sur deux tableaux que le récit s’installe. On est donc transporté des bayous de Louisiane jusqu'à Bruxelles la vieille, en moins de temps qu'il n'en faut à un cadavre pour refroidir. Dans cette histoire, l'ambiance rappelle celle des polars d'Agatha Christie ou de Conan Doyle. Avec un mystère qui s'épaissit au fur et à mesure que la tension monte, on se plaît à suivre cette étrange affaire, où le milieu du crime, l'occultisme et la grande bourgeoisie forment un mélange aussi mortel pour les victimes qu'efficace pour le lecteur. Le tandem de flics, bien vite confrontés à d'importantes pressions, fonctionne vraiment bien. D'un côté Bury le roublard : bedonnant, grisonnant, mais doté d'une précieuse jugeote doublée de son épaisse expérience. De l'autre De Vreese, sec, pas vraiment agréable mais capable d'une redoutable efficacité. Ajoutons la qualité des dessins, avec des gueules bien croquées, des pépètes (également à croquer), des décors soignés et bien mis en couleur... nous voila parés à passer un bon moment.