L'histoire :
Marco, lycéen désabusé, vit dans une banlieue entourée de champs, à la fin des années 1990. Il aime sortir avec ses potes pour passer du bon temps et oublier son quotidien. Ce soir-là, ils se sont installés en forêt, ils ont fait un feu de camp. Ils s'y sont rendus en scooter, une clé vers la liberté et l'indépendance. Au programme : bière et clopes autour du feu. L'un de ses amis fait remarquer qu'il est déjà 22h30, il faut qu'ils rentrent chez eux : il y a contrôle de maths le lendemain et ils ont raconté des mensonges à leurs parents pour avoir une autorisation de sortie. Les trois amis de Marco prennent le chemin du retour. Mais l'adolescent préfère rester seul encore un peu. Clope au bec, il va chercher la dernière bière, cachée sous un rondin de bois, et l'engloutit. Il balance la canette par terre et enfourche son scooter. A bord de son bolide, il savoure la solitude et le moment. Et il est prêt à tout pour ressentir des choses, des sensations fortes. Il a l'habitude de faire un petit jeu, un duel avec lui-même. Lorsqu'il roule, il ferme les yeux et compte jusqu'à dix. Il voit où cela le mène. Ce soir-là, il percute un muret à la dixième seconde, lorsqu'il rouvre les yeux. Il fait un vol plané avant de se retrouver dos à terre. Le lendemain, en classe, il ne prend même pas la peine de répondre à une seule des questions de son examen. Il préfère orienter toutes ses pensées vers la prochaine soirée. Et sur la drogue et l'alcool. Et sur les filles. Une fille en particulier lui plaît. Zoé. Cette rencontre peut-elle bouleverser sa vie et lui apporter le grand vertige qu'il recherche ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stig et Tilde, Un été en apnée, 520 kilomètres... Max de Radiguès nous a habitués aux récits sur l'adolescence. Il poursuit sur cette voie avec Dix secondes. Il dresse ici le portrait de Marco, un adolescent qui vit dans une banlieue calme et agréable des années 1990. En apparence, il n'a aucun problème. Il a des amis, une vie libre, des parents qui lui laissent son indépendance. Pourtant, il est en quête de repères, il veut ressentir des émotions fortes, vivre intensément. Pour tenter d'accéder à cet état tant recherché, il expérimente à outrance : alcool, drogue. Il sombre, mais se raccroche à deux défis : sortir avec Zoé et fermer les yeux sur son scooter en comptant jusqu'à dix. Il ne sait pas encore où le mèneront ces deux challenges... Le style graphique de l'auteur est reconnaissable au premier coup d'œil. Toutefois, le lecteur pourra être perturbé par les ressemblances entre certains protagonistes, ce qui peut gêner la lecture et la lisibilité du récit. Chaque case va à l'essentiel, s'attarde sur une expression, un geste. Si Max de Radiguès a un talent pour dépeindre l'adolescence, on a toutefois du mal à s'attacher à Marco. Son attitude et ses choix sont peu enthousiasmants et toujours dans l'excès. L'album s'adresse plus particulièrement à un public adulte, à cause des références générationnelles, mais aussi de l'angle de d'attaque de l'histoire.
