L'histoire :
Après l’assassinat du sénateur Sterling, Louis, l’un des deux tueurs, a été liquidé à son tour. Le tandem de policiers qui était sur le coup, a également été touché : Perry, l’un des deux enquêteurs, a été mortellement agressé. Bref, le ménage a été fait chez les « petits poissons », des deux côtés. Carlisle, le flic survivant, accepte alors de s’associer avec Jimmy Marvel, le pote de Louis, pour « venger » leurs partenaires respectives. Contre toute attente, cette association d’un policier jusque là intègre et d’un flingueur professionnel a l’air de fonctionner. Accessoirement, les deux hommes retrouvent l’un chez l’autre un goût prononcé pour les discussions futiles sans fin. D’un point de vue plus pragmatique, ils ont conscience d’avoir été manipulés par de « gros poissons » et n’ont qu’une idée en tête : foutre un bordel pas possible dans l’« aquarium » et dégommer tout ceux qui en sortiront. Leurs affaires reprennent donc à la Nouvelle Orléans, où ils retrouvent la bande qui a buté Perry. Ils les braquent directement dans leur planque et étant donné que ces derniers ne balancent pas leurs boss, ils les dégomment tous…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ceux qui attendaient que ce polar violent, dans la même veine énergétique que Le tueur, dure également 5 tomes, vont être déçus. Ce troisième épisode clôt la série (snif), avec le même alliage d’humour et de flingues que les deux précédents volumes. Avec les deux survivants, le scénariste Matz reconstitue un duo de choc : flic et flingueur de sang froid. Mal engagée à la fin du tome 3, cette alliance contre-nature reprend ici de la vigueur, grâce notamment à une certaine science du dialogue superficiel et indispensable. Au menu, les petits et les gros poissons, les filles et Kim Basinger, le partage d’une même chambre dans un hôtel gay et… le grand retour des pompes à 2000 $ ! Entre deux discussions « tarantinesques », ça flingue encore beaucoup (gros ou petits, on croise pas mal de poissons « rouges »…). Le peu de place accordée aux scrupules des deux personnages passe d’autant mieux que la légèreté de leurs dialogues est également pince sans rire. De son côté, Colin Wilson (La jeunesse de Blueberry), habitué au registre réaliste sur les comics qu’il signe pour le marché américain, alterne donc les planches pleines de phylactères et d’autres plus musclées qui en sont totalement dénuées. Agrémenté de la colorisation de Chris Blythe, son dessin réaliste se surpasse, notamment lors des séquences nocturnes, très encrées.