L'histoire :
Louis et Jimmy ont buté le sénateur Sterling tandis que celui-ci s’ébattait gaiement en compagnie d’une prostituée de luxe mineure. Les deux tueurs professionnels à l’origine du meurtre travaillent pour de « gros poissons » qui cherchent, à travers cet assassinat, à faire éclater au grand jour une affaire. Mais le scandale recherché n’est pas mis à jour : officiellement, Sterling est mort d’une crise cardiaque chez des amis. Sur les lieux du crime, Perry et Carlisle, deux flics intègres, aimeraient coffrer les responsables. Après avoir mené leur enquête en cachette d’une hiérarchie qui veut les museler, ils ont une piste très sérieuse. Perry se rapproche alors d’un journaliste, Frank Birelli, et lui délivre les informations au compte-goutte. Ce dernier s’empresse de les publier dans la presse, pour faire réagir « les gros poissons ». Les conséquences ne se font pas attendre : Birelli est assassiné. De leur côté, Louis et Jimmy ne comprennent pas d’où peuvent provenir les fuites. En cherchant à en apprendre davantage, ils tombent dans un piège. Après tout, ce ne sont que de petits poissons…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Matz peut se targuer d’avoir scénarisé une des meilleures séries policières de ces dernières années avec le tueur (en compagnie de l’excellent Luc Jacamon au dessin). Voilà qu’il récidive dans le genre, toujours avec cet attrait pour les flingueurs de sang froid. A mi-chemin entre Le tueur et Les coulisses du pouvoir, ce second épisode est encore plus palpitant que le premier. Comme sur le premier volume, Matz s’amuse à mettre en place des dialogues « à la con », bidonnants de futilité et dignes d’un débat de fond signé Tarantino. Puis, la seconde d’après, ces derniers se retrouvent en rupture avec l’action, en général une bonne fusillade en règle, percutante et imprévisible. Ce mécanisme narratif, qualifié de « culotté » par Jean Van Hamme himself, est sans doute la clé du suspens installé par le scénariste. Au dessin, Colin Wilson s’en accommode à merveille. Ce procédé l’oblige à multiplier les variations de plans, le temps des dialogues, voire parfois à rétrécir les cases pour respecter le rythme trépidant du récit. Au final, à travers cette enquête passionnante et musclée, flingueurs et flics finissent par faire monter la tension d’un cran supplémentaire. A suivre avec grand intérêt !
