L'histoire :
Exterminateur 17 est un androïde-soldat conçu pour mener les guerres en lieu et place des êtres humains. Il est le tout premier d’une longue lignée, imaginé par un savant qui lui a donné vie en utilisant ses propres cellules. À la mort de son géniteur, une obsession gagne le robot : libérer ses frères mécaniques du joug humain. Les détenteurs du pouvoir tentent alors par tous les moyens de l’anéantir. L’Exterminateur 17 parvient pourtant à ses fins, avant de disparaitre mystérieusement… C’est sur Ellis qu’il choisit de faire son retour. Cette planète fait partie du système Espoir et elle accueille comme son ancêtre new-yorkaise les migrants humains qui ont choisi d’y créer une nouvelle société. Mais plutôt que de concevoir une cité paisible et équilibrée, les terriens ont exporté le modèle criminel de leur Terre nourricière. On retrouve, effectivement, sur Ellis les descendants des mafias japonaises, russes et italiennes. Au moment de l’arrivée de l’humanoïde, cette dernière caste est représentée par Don Alessandro, le plus puissant des descendants de la Cosa Nostra. C’est d’ailleurs lui que l’Exterminateur 17 cherche à rencontrer. Se débarrasser de sa garde rapprochée est un jeu d’enfant, mais une fois le contact établi, il épargne mystérieusement le puissant seigneur de la cité. Pour toute reconnaissance, Don Alessandro téléporte notre destructeur dans une arène pour y affronter trois adversaires mythiques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En mars 1979, Jean-Pierre Dionnet et Enki Bilal faisaient s’ébrouer sous leurs pinceaux un androïde chargé de faire le sale boulot : Exterminateur 17 était né. Les années 80 furent l’âge d’or de la SF et du Space Opéra et ce, tous types de support artistique confondus. On était alors encore bien loin de l’an 2000, l’imaginaire pouvait fonctionner à fond. A l’époque, la recette (surtout en BD) était souvent la même, on utilisait pour ingrédients (à la louche) : une cuillérée de quête mystico-métaphysico-ésotérique ; une bonne dose d’univers décadents ; une pincée de créatures difformes et effrayantes ; un bon quart de technologie inventive et imaginative ; le tout saupoudré de l’utopie d’un univers libre et harmonieux. Le poids de la SF sur la BD était alors tel, que les non-initiés pensaient qu’il constituait l’essentiel de la production… Dans ce contexte, l’ouvrage d’Enki Bilal et de son compère ajoutait une jolie pierre à l’édifice. Presque 30 ans plus tard, Jean-Pierre Dionnet décide de remettre le couvert (et pourquoi donc ?) en imaginant une suite en 3 mouvements. Force est de constater que contrairement aux bricoleurs de génie, il peine à faire du neuf avec de l’ancien. Le défaut principal de l’œuvre est que l’on recherche tout au long de cette trilogie une réelle intrigue. On se balade au cœur d’un écheveau complexe où les questions n’ont souvent pas de réponses et où les révélations tombent lorsqu’aucun mystère n’était soulevé (et un paracétamol pour le monsieur s’il vous plait !). Même la révélation finale de cet opus nous laisse pantois. Il aurait était plus judicieux de bâtir un récit autour du héros qui bénéficiait d’un gros potentiel, dans le style d’une épopée métabaronesque par exemple. Graphiquement, Igor Baranko livre un travail honnête, mais sans excès de génie. Bref, un ouvrage réservé aux nostalgiques et à ceux qui sont rompus aux exercices cérébraux…