L'histoire :
Après avoir hérité d’un mystérieux carnet de notes légué par sa tante à sa mort, Claire a entamé de solides investigations dans le passé de quatre femmes résistantes durant la seconde guerre mondiale. L’une d’entre elle, Berty Albrecht, communiste, féministe et idéaliste, fait même partie des 6 figures féminines de la Résistance qui ont aujourd’hui mérité leur place au sein du mausolée mémorial du mont Valérien. En mai 1943, elle est l’une des principales rédactrices du journal Combat, au côté de Henri Frenay, lorsque la Gestapo la cerne dans un square de Mâcon. La Gestapo échoue ce jour-là à capturer Frenay… et pour cause : il n’est pas à Mâcon. Berty Albrecht est emmenée pour un interrogatoire musclé… qui ne donne rien, en raison de la force de caractère de cette femme. On la confie alors à un interrogatoire plus doux, face à l’espionne Ana Schaerer. Ana lui fait raconter les différentes phases de sa vie, depuis son enfance, jusqu’à sa rencontre avec Frenay, en passant par son mariage et ses engagements politiques. Comment elle, la communiste, a-t-elle pu se trouver un combat commun et respectueux avec Frenay, ex-militaire profondément de droite ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série-concept consacrée aux femmes résistantes lors de la seconde guerre mondiale suit son cours. Ce troisième volet focalise donc sur une troisième figure emblématique : Berty Albrecht, communiste et féministe. Et avec la contribution d’un troisième dessinateur : Ullcer, au dessin semi-réaliste documenté, appliqué, lisible et constant, en toutes circonstances. Actrice fil rouge (et fictif !) de cette fresque de guerre, l’espionne Ana Schaerer se prête cette fois à un long interrogatoire sur la personne de Berty Albrecht, qui durera tout l’album. L’exercice est on ne peut plus pratique s’agissant de faire un travail biographique sur le personnage, en flashbacks alternés. Car au fil de l’intrigue, tout autant qu’avec le documentaire annexe final, on cerne avec précision une résistante doté d’une ligne de conduite inamovible, d’un caractère droit et jusqu’au-boutiste. Elle se pendra dans sa cellule de Fresne 3 jours après son arrestation, pour s’empêcher de parler sous la torture. Bien que judicieusement narré et découpé, sur le plan technique, par le duo Hautière-Laboutique, et donc louablement didactique, cet épisode n’emballe pas pleinement. Peut-être les allers-retours temporels tronçonnent-ils un chouya trop le souffle héroïque nécessaire ? L’héroïsme de la résistante Berty Albrecht est néanmoins parfaitement mis en lumière.