L'histoire :
Depuis quelques temps, John Fenton a été engagé comme médecin à bord du Pearl. Commissionné par les autorités maritimes, il est en fait une sorte d’agent secret chargé d’enquêter sur des morts suspectes à bord de ce navire. Quatre assassinats en quelques semaines, et à chaque fois le cadavre est retrouvé avec des trous, faisant penser à une morsure de serpent. Mais quel reptile pourrait aussi avoir comme étrange habitude alimentaire de manger un doigt de ses victimes ? Les rumeurs vont bon train à bord et les hommes commencent à être nerveux. Parmi eux, Paget et Collins se suspectent mutuellement. Ils sont en effet les membres d’une curieuse expédition sur l’île de Ranongga qui a eu lieu voici maintenant deux ans. Or, les quatre défunts font justement partis des six matelots de l’excursion. Maintenant, seuls survivants, Paget et Collins sont sur leurs gardes. Alors que l’enquête de Fenton piétine et que la vie du navire reprend son cours, un hurlement retentit. Presque aussitôt sur les lieux, Fenton découvre le cadavre de Paget. Non loin de son corps, une étonnante bague avec deux crochets tachés de sang est retrouvée.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La vitesse de croisière est maintenant atteinte pour la série historique et maritime His Majesty’s Ship (en abrégé, HMS). Le concept est parfaitement maîtrisé et l’ensemble forme désormais une série brillante, qui a tout pour plaire. Si Johannès Roussel n’a toujours pas gommé les défauts des traits méconnaissables de ses personnages, la panoplie maritime développée au cours du récit est stupéfiante. Dans ce dernier volet, soit la deuxième partie du diptyque commencé avec La morsure du serpent, le scénariste Roger Seiter mène de front deux histoires parallèles qui se croisent. L’une sur les mystérieux meurtres de la Perle ; l’autre sur le destin malheureux d’un anglais et de sa sœur qui fuient la marine anglaise. Alors qu’on profite d’une énigme non triviale dont Seiter a le secret, on ne perçoit pas forcément pour le moment l’intérêt de l’introduction de ces deux protagonistes, si ce n’est pour la justification de quelques actions magnifiant une narration déjà efficace. Néanmoins, il se pourrait bien aussi que cette belle anglaise prenne une place privilégiée dans le destin du docteur Fenton, qui doit toujours en découdre avec la justice…