parution 01 septembre 2006  éditeur Casterman  Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale

Hurlevent

De l'origine de la création du célèbre roman d'Emilie Brontë, à travers son expérience d'accompagnatrice auprès d'une jeune aveugle. Un hommage original, sur un graphisme réaliste moyennement convaincant...


Hurlevent, bd chez Casterman de Leclercq, Deleers
  • Notre note Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Grey Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Casterman édition 2006

L'histoire :

Bruxelles, 1842. Les sœurs Emily et Charlotte Brontë sont confiées par leur père aux bons soins du directeur d’une pension, Monsieur Héger. Pour amortir le coût de cette bonne éducation, il est demandé aux jeunes femmes de rendre quelques menus services. Charlotte devra donner des cours d’anglais et Emily servira d’accompagnatrice à Katherine Murmaul’t, une jeune femme aveugle. Sœur du peintre allemand Oskar Murmaul’t, Katherine suscite chez son frère une admiration sans borne. En effet, ce dernier ne peint que des toiles la représentant elle, et bien sûr sans qu’elle le sache, puisqu’elle est aveugle… Dès lors, l’arrivée d’Emilie installe un trouble certain dans ce « couple » fraternel. Katherine dissimule assez mal ses pulsions homosexuelles pour la jeune femme. Oskar quant à lui, se sent concurrencé dans son art, par les talents d’écrivain d’Emilie. Inversement, l’amour colossal et interdit qu’il a pour sa sœur suscite le malaise chez Emilie. Lors d’un voyage à Bruges, l’ambiance étrange est à son comble. La ville parait « morte », les tensions sont exacerbées. Invitée, Charlotte ne supporte pas cette pesanteur et préfère retourner à Bruxelles…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Comme l’indique partiellement le titre, Yves Leclercq fait ici une interprétation singulière sur les sources d’inspiration du célèbre roman d’Emilie Brontë, les Hauts de Hurlevent. Les sœurs Brontë tiennent donc ici le premier rôle, dans une ambiance pré-victorienne idoine. Le scénariste livre alors un parallèle intéressant entre l’amour impossible et l’art inutile, doublé d’une réflexion sur les origines tourmentées de la création. On retrouve évidemment toute la joie et l’allégresse du roman (…) dans cette intrigue parfois d’une incroyable lenteur (le voyage à Bruges a une moyenne de 2 phylactères par planche, sur un bon tiers de l’album). Cela procure une sensation de silence assourdissant, de malaise permanent. En ce sens, ce one-shot est un hommage fidèle à l’œuvre de l’écrivain britannique. Sur cette thématique joyeuse, Jérôme Deleers livre un dessin remarqué, à la fois saisissant de réalisme et statique « de chez statique ». Le jeune dessinateur de 23 ans maîtrise visiblement l’outil informatique, à tel point qu’on se demande quel est le degré d’implication de la photographie dans ce « design » très particulier. Tantôt le résultat est splendide (ex : bâtiments, pl 4 et 5), tantôt il est carrément loupé (cf pl. 10 et 11). En fait, selon les séquences, on a l’impression qu’il n’a pas utilisé la même technique. Les éléments de décor distordus sont parfois d’un goût douteux… De même, les postures des personnages figés dans l’action et leurs faciès souvent incongrus, donnent à penser qu’il s’agit de photographies bidouillées à la palette graphique. Deleers livre pourtant des recettes de « dessin » au verso de la 4ème de couverture… qu’on ne croit qu’à moitié. Une fois vieilli et obscurci aux filtres monochromes ocres et ternes, le résultat est toutefois dans le ton. L’œuvre laisse une vague impression, froide et décousue, comme pour un roman-photo en patchwork (des personnages découpés et placés sur les décors)… Bref, intéressant mais peu convaincant, malgré un boulot certain.

voir la fiche officielle ISBN 9782203391529