L'histoire :
Dans un dancing de jazz de St Louis, Eddie Carson rencontre Carrie McDonald. Elle vient de Caroline du Sud. Elle trouve des jobs par-ci, par-là. Elle voudrait apprendre la comédie, chanter et danser. Lui, joue du tambour dans un orchestre. Ils s’aiment. De leur amour naît une petite fille, Freda Joséphine McDonald. Carrie la surnomme Tumpie. Eddie et Carrie se produisent sur scène, en chantant et dansant du ragtime. Très vite, Tumpie a un petit frère. Mais Eddie abandonne sa famille. Pour que Carrie trouve un mari, Joséphine est élevée par sa grand-mère et sa tante Elvara. Joséphine grandit et s’avère être une petite fille vivante et marrante qui se trémousse en permanence. Quand Joséphine quitte l’école, elle rencontre Willie Wells qui travaille à la fonderie. Elle a 13 ans, lui a 16 ans. Ils se marient… Mais leur mariage ne dure pas. Entre temps, Joséphine est repérée par Red Bernett, le régisseur du Booker Washington Theater de St Louis, qui l’engage pour un de ses spectacles. Ses prestations l’emmènent vers la Nouvelle-Orléans, puis à Philadelphie, où elle rencontre Willie Baker. Le jeune homme craque pour l’espièglerie de Joséphine et l’épouse. Après, direction Chicago, puis New-York et Broadway…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Kiki de Montparnasse et Olympe de Gouges, le duo Catel-Bocquet rend hommage à une nouvelle femme d’exception : Joséphine Baker. Dans l’imaginaire collectif, elle est une danseuse de cabaret qui se trémoussait avec sa fameuse ceinture bananes, coqueluche des Années Folles, fascinant Cocteau, Picasso, Simenon, Gabin, Buñuel ou encore Le Corbusier. Mais Joséphine Baker, c’est bien plus que ça. C’est une battante qui a connu le poids de la ségrégation aux États-Unis et qui a décidé de mettre les voiles pour la France. Un pays où les blancs acceptent de manger dans une même salle que les noirs. Ce qui frappe dans ce pavé dessiné, c’est la force du récit de Jean-Louis Bocquet, qui passe par des épisodes savamment orchestrés tous les évènements qui ont émaillé la vie de l’interprète inoubliable de J’ai deux amours et de La petite tonkinoise. Connue pour ses charleston seins nus avec sa fameuse ceinture bananes, elle fut pèle-mêle agent du contre-espionnage français de la France Libre et une ardente défenseuse de la cause des noirs en soutenant Martin Luther King. Alors que le destin l’empêcha de devenir mère, elle adopta des enfants du monde entier qu’elle éleva dans l’amour et la paix. Bocquet exécute ici un formidable travail scénaristique et biographique, qui force l’admiration. Sa compère Catel Muller livre une partition graphique somptueuse avec son trait subtil et délicat dans un noir et blanc profond. Un des indispensables de la rentrée sur une femme libre et exceptionnelle à tous point de vue !