L'histoire de la série :
Cette « agence », officine secrète et discrète mandatée par l’ONU, est spécialisée dans la lutte contre le trafic d’œuvres d’art, aujourd’hui la deuxième contrebande planétaire après la drogue. Aux quatre coins du globe, au cours de missions délicates et/ou musclées, l’agence requiert la mise en place d’opérations commando, la maîtrise des nouvelles technologies de communication ou l’érudition de ses membres. Quatre personnes composent cette équipe de choc : la mannequin Souad, l’informaticien Kim, l’ex-agent secret Saint-Alban et le quinqua directeur Rafaello…
L'histoire :
En Thuringe, à la fin de la seconde guerre mondiale. Sur renseignement d’une jeune femme, un officier allié découvre une grotte remplie d’œuvres d’art spoliées par les nazis durant l’occupation. Parmi ces dernières, un « Leda », tableau de maître d’une valeur inestimable. Il s’agit de tout rapatrier vers l’ouest avant que la gestion du land ne soit finalement confiée à l’armée rouge. Mais une mystérieuse attaque commando intervient sur le convoi qui transporte ces œuvres, qui disparaissent de la circulation pour un demi-siècle. Il faut attendre 2006, pour que le Leda fasse à nouveau parler de lui. Tom Richarson, PDG de World Media, vient de plonger son empire dans la mouise en faisant l’acquisition de studios de cinéma bien trop coûteux. Il lui faut trouver à réinjecter du cash rapidement dans les finances du groupe pour le sortir de sa spirale boursière. Le Leda, ainsi que de nombreuses autres œuvres font alors curieusement leur apparition sur le marché des enchères. « L’agence », un groupe italien de 4 spécialistes du trafic d’œuvres d’art, s’implique d’autant plus à fond dans l’affaire, qu’elle est dirigée par le fameux officier qui avait découvert le tableau en 1945…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette « agence » sur laquelle le titre de cette nouvelle série reste très évasif, est donc une équipe de terrain spécialisée dans le trafic des œuvres d’art. Ils sont 4, chacun muni d’une compétence complémentaire : à sa tête, Rafaëllo est l’expert, érudit en la matière. Saint-Alban est l’homme de terrain, sosie de Val Kilmer. Mannequin, Souad apporte la touche féminine indispensable, en utilisant son charme comme une arme redoutable. Enfin, derrière son mur d’écrans et de disques durs, Kim est le hacker de génie (qu’est-ce que c’est pratique, un type qui pilote tout à distance, et qui sait notamment pirater les satellites espions de l’armée américaine !). Mis à part ce casting très conventionnel, la série est une idée originale bienvenue et surtout encore inexploitée en BD. En outre, sa trame se laisse suivre de manière relativement fluide, en dépit de la multiplication des personnages et des lieux : Thuringe, Venise, Londres, Paris, Hong-Kong… Heureusement que dans ce milieu, le jet privé est le moyen de déplacement le plus usité. A son initiative, on retrouve Jean-Claude Bartoll, ex grand-reporter et scénariste spécialisé dans le thriller politique réaliste (Insiders, Mortelle riviera…). L’agence ne fait pas exception au reste de son œuvre : elle est pointue et documentée sur le sujet, rigoureuse dans sa retranscription en 46 planches, mais terriblement « froide » dans son rendu final. Et le dessin de Thomas Legrain amplifie encore ce sentiment. Sur un trait réaliste très fin, le jeune dessinateur fait évoluer des personnages inexpressifs dans des décors très fidèles à la photo dont ils sont tirés. Cela ne gâche en rien la lecture de ce premier tome, qui se révèle tout de même un divertissement de fort bon niveau.