L'histoire :
En avril 1948, le commissaire Pasquet et son adjoint l’inspecteur Ferdinand Freuglie sont appelés de nuit par le responsable de l’orphelinat de Gagny. Un de ses gamins vient d’être retrouvé mort au fond du trou d’une ancienne mine, après avoir été roué de coups. Pasquet propose de s’occuper de l’enquête. Quelques jours plus tard, il profite de la réception organisée chez Maxim’s par le journal Paris-Soir, qui fête son million d’exemplaires. Le directeur Crélard remercie chaleureusement le policier pour son étroite collaboration, qui lui permet de faire ses gros titres avant la concurrence. Les deux hommes sont liés par un système de pots-de-vin. Crélard fait d’ailleurs un aller-retour express en voiture jusque chez lui pour rapporter sa « petite enveloppe » au commissaire. Dans sa chambre, son épouse est endormie nue sur le dessus du lit, saoul comme d’habitude. Puis après avoir ouvert son coffre-fort, il est agressé par un mystérieux étrangleur masqué. L’homme tue Crélard et pille le contenu du coffre. A la réception, Pasquet s’impatiente, à juste titre. Il demande à un collaborateur de l’accompagner jusque chez lui, où ils retrouvent le cadavre du directeur de presse, étranglé et le crâne défoncé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs de polars peuvent se frotter les mains : La chute d’un ange est une enquête en one-shot typique du registre noir, entre sordides affaires de mœurs et sombres magouilles politiques. Ici, un premier meurtre est commis sur un ado orphelin, mobilisant une enquête de la part du commissaire qui mène les débats… avant d’être rapidement remplacé par une seconde affaire autrement plus importante : le meurtre d’un directeur de presse, au retentissement national. Interrogatoires, recherche de documentation, prélèvement d’indices, identification d’un suspect : l’intrigue du spécialiste Didier Daeninckx satisfait à tous les compartiments du genre. Et pourtant, attendez-vous à être surpris, tant par l’explication finale de l’engrenage fatal, que par la tonalité de la conclusion. Ecluser savoureusement les ingrédients inhérents et classiques du polar, sans tomber dans le cliché : voilà bien la force de ce one-shot. Le dessinateur Mako, collaborateur régulier de Daeninckx, met en scène les investigations à l’aide de son trait un peu épais, parfaitement en place, mais n’accordant que peu d’expressivité aux personnages, toujours distants. Vu la noirceur de leurs âmes, c’est sans doute aussi bien…
